L’Algérie est-elle sur le point de céder aux pressions occidentales, en abrogeant la règle de 49 – 51 relative aux investissements étrangers ? En tous cas, cette éventualité est de plus en plus évoquée, ces derniers temps, dans le milieu des affaires.
Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Chérif Rahmani, a indiqué mercredi lors d’un point de presse tenu en marge des travaux du 2ème forum de partenariat Algérie – France, qu’un nouveau code de l’investissement est en préparation actuellement. Et, selon un article du quotidien arabophone «El Khabar», l’abrogation de cette règle, imposant à tout investisseur étranger un partenariat avec des fonds algériens, avec une majorité pour la partie nationale (l’étranger doit toujours rester minoritaire en ne dépassant jamais un taux de 49%), fait partie des principaux amendements. Bien évidemment, avant-hier, le Ministre Rahmani n’a pas voulu donner des détails concernant le contenu de ce nouveau texte. Il est vrai que pour plusieurs spécialistes, les investissements directs étrangers (IDE) ont connu un certain ralentissement depuis 2011. Cette règle est entrée en application à la fin de l’année 2009, dans la loi de finance complémentaire. C’est l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia qui était derrière cette règle. Même les responsables des organisations patronales algériennes ont réclamé l’amendement de ce code de l’investissement.
Décidément, Chérif Rahmani pourrait répondre favorablement à cette doléance en procédant à son abrogation, au moins, partiellement puisqu’il est fort à parier qu’elle serait maintenue pour certains secteurs comme les hydrocarbures par exemple. Ceci devient encore plus nécessaire, estime des observateurs, dans la mesure où, d’un côté, les entreprises étrangères ont tendance à ne pas s’engager dans des projets dans lesquels ils sont minoritaires, et de l’autre, il y a peu d’entreprises algériennes qui ont la capacité de se mettre à la hauteur des investisseurs étrangers en matière d’assisses financières. Il aura fallu que les banques publiques soient mises à contribution, afin de gonfler la participation algérienne et l’amener à 51%, pour concrétiser certains projets. En somme, près de quatre ans après son application, cette règle de 49 – 51 risque fort bien d’être remise en cause.
Elyas Nour