La multinationale canadienne, SNC Lavalin, défraie, une nouvelle fois, la chronique. Après les enquêtes déclenchées à propos des soupçons de corruption autour des grands marchés qu’elle a obtenus en Algérie et la lourde sanction que lui infligée la Banque mondiale (BM), voila que les employés de sa filiale algérienne montent au créneau pour dénoncer de nouvelles pratiques scandaleuses.
Ces derniers, dans une lettre adressée au vice président-directeur de SNC-Lavalin, Charles Chebl, dont le contenu a été divulgué mardi par le quotidien «El Khabar», lancent de véritables accusations de corruption contre des «proches» de hauts responsables algériens. En effet, cette lettre indique que la direction de la filiale algérienne de SNC-Lavalin recourt à ses «relations» avec des «proches» de hauts dirigeants politiques, dont certains occupent des postes à la Présidence de la République, un parent du Ministre des affaires religieuses et un Général de l’Armée algérienne, «pour décrocher des contrats importants» en Algérie.
Les auteurs de cette missive explique également qu’un responsable de SNC-Lavalin, a recruté le fils d’un Général pour s’assurer du soutien de ce puissant personnage militaire dans les négociations avec les autorités algériennes pour la conclusion de projets d’investissements. Avec le temps, ces pratiques ont fini par révolter les travailleurs de SNC-Lavalin Algérie car elles ont créé un climat d’incertitude au sein de l’entreprise qui est, rappelons-le, très active dans le domaine de l’ingénierie et de la construction dans notre pays depuis plusieurs années. Un dynamisme qui s’est nettement accru, selon toute vraisemblance, ces dernières années.
D’autre part, les travailleurs de SNC-Lavalin déplorent une vague de licenciements abusifs. Cet état des lieux a poussé, la Centrale syndicale, l’UGTA, à entamer des démarches pour la mise en place d’une section syndicale au sein de la filiale algérienne de SNC-Lavalin. Ces licenciements surviennent, ajoute-t-on dans la lettre, au moment où le Ministère du travail a déclenché une enquête sur les contrats de travail. Le ministère du Travail soupçonne des cas d’emplois fictifs, une combine utilisée pour masquer de fuites des capitaux. Ces nouvelles révélations risquent de compliquer encore d’avantage les affaires de la multinationale canadienne dont les activités connaissent un certain ralentissement en Algérie puisque il parait que depuis le déclenchement de l’enquête sur des soupçons de corruption – l’enquête dans laquelle est cité le neveu de l’ancien ministre des affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, Farid Bedjaoui – de plus en plus de dossiers de SNC Lavalin, répondant à des appels d’offres, sont rejetés par les autorités publiques. C’est dire que le business de l’entreprise canadienne va de mal en pis. Ce qui inquiète au plus haut point ses employés algériens.
Elyas Nour