Algérie : plus de 1,5 milliard de litres de carburants détournés annuellement vers l’étranger

Redaction

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En Algérie, le poids de la contrebande est beaucoup plus pesant que ce que l’on croit. A chaque fois qu’un chiffre est avancé, les Algériens se rendent à l’évidence : l’économie nationale est vraiment en danger. Lundi, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a révélé que 1,5 milliard de litres sont détournés annuellement d’une façon illégale vers l’étranger. Et qui dit étranger, dit en grande partie le Maroc et la Tunisie, et depuis quelques temps, la Libye et le Mali.

« Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d’une manière illégale. Cela représente un milliard de dinars »,  a-t-il fait savoir avant d’ajouter : « la contrebande de carburant est une gangrène pour l’économie nationale ». Un chiffre astronomique qui renseigne sur le degré de la déliquescence du système économique national. Il démontre également à quel point certains représentants des institutions de l’Etat sont complices. Sinon, comment un tel trafic aurait pu prendre toute cette ampleur ? Le ministre a signalé que ces quantités «détournées» vers l’étranger font «rouler» environ 600 000 véhicules. La contrebande des carburants a provoqué une grande polémique ces derniers temps, notamment depuis que les autorités des wilayas de l’Ouest du pays ont pris certaines décisions pour combattre ce phénomène, comme le plafonnement des livraisons. Des dispositions qui ont provoqué une certaine tension au niveau des stations service.

Le 14 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, a déclaré que «25% de la production nationale de carburant est gaspillée et exportée illégalement aux frontières». Mais, pour certains, des responsables veulent profiter de cette «polémique» pour «libérer» les prix du carburant, et céder, ainsi, aux doléances de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). A ce titre, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a indiqué, le 18 juillet dernier, qu’«il faut appliquer le prix réel du carburant en Algérie» pour venir à bout de la contrebande. Affaire à suivre…

Elyas Nour

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