La Loi de Finances 2015, qui va être débattue dans quelques jours au niveau du Parlement avant qu’elle ne soit signée par le chef d’Etat, consacre le déficit des comptes publics et augmente, de manière substantielle, le montant des exportations. Ces dernières atteindront, vers l’an prochain le montant de 65 milliards de dollars. Énorme !
Mais plus grave que tous les dérapages «budgétaires», la Loi de Finances 2015 sera faite sur la base d’un déficit qui dépasse 22 % du Produit Intérieur Brut (PIB). S’il n’est pas insurmontable, ce déficit est énorme et donne une preuve supplémentaire de la gestion irrationnelle des affaires de l’État. Pour le reste, la hausse des dépenses de l’État au titre de l’exercice 2015 s’explique aussi par la croissance des dépenses de fonctionnement qui sont de +5,5%, selon ce projet de loi dont l’APS a obtenu une copie.
Les dépenses d’équipement prévoient des Autorisations de programme (AP) pour 4.079,7 milliards de DA, des crédits de paiement (CP) pour 3.885,8 milliards de DA et un programme neuf de 1.178 milliards de DA.
Ces efforts budgétaires s’ajoutent au faramineux taux du coût des importations qui dépassera cette année les 60 milliards de dollars. Cela risque de créer un déséquilibre entre les importations et exportations menaçant le budget de l’État. Puisque, notamment à cause de la baisse de la production du pétrole et la dégringolade des prix du Brent sur les marchés mondiaux, les recettes de l’État s’installent dans la chute pour la deuxième année consécutive. Cette année, les importations risquent donc de dépasser les exportations, qui sont faites essentiellement d’hydrocarbures.
Essaïd Wakli