Algérie : scandales en cascade à Naftal

Redaction

Les scandales n’ébranlent pas uniquement Sonatrach. D’autres entreprises publiques sont également touchées par la pègre de la corruption et de la mauvaise gestion. C’est le cas de Naftal.

Selon une enquête policière, rendue publique ce matin par le quotidien arabophone Echourouk, pas moins de 17 scandales ont été recensés, ces derniers mois, au sein de cette compagnie publique de distribution de carburant. Cela va de contrats douteux et gonflés avec des sociétés étrangères et privées, jusqu’à des recrutements des membres de la famille des cadres dirigeants en passant par l’ingérence des syndicalistes dans la gestion de l’entreprise. Parmi les exemples cités dans les rapports des enquêteurs, on retrouve le cas d’un contrat conclu entre Naftal et la société Batenco (filiale de Batimetal) pour le renouvellement du goudron dans plusieurs wilayas. Il s’agit d’un marché de 40 millions de dinars.

Pis encore, selon la même source, des contrats passés entre Naftal et «des entrepreneurs amis» ont causé des retards de réalisation allant de 6 à 24 mois dans certains projets. Il s’agit surtout de la réalisation de stations de services sur l’autoroute Est-Ouest. L’autre grief retenu contre les responsables de cette société étatique concerne les recrutements. Le rapport des services de sécurité révèle que des dizaines d’employés sont recrutés sur la seule et l’unique base des liens parentaux qu’ils ont avec des cadres de la société ou des syndicalistes. Dans certains cas, 3 à 6 personnes issues d’une même famille travaillent à Naftal dans différents services.

Les enquêteurs mettent en cause également l’ingérence manifeste de certains syndicalistes devenus, selon la source, de «véritables gestionnaires ». Certains de ces responsables syndicaux bénéficient de privilèges abusifs.  Le rapport cite d’autres dépassements comme des marchés douteux et l’utilisation du matériel de l’entreprise à des fins personnelles. Mais on ignore, pour l’instant, si ces dossiers ont été présentés à la justice.

E. W.

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