Après un monopole qui dure depuis des décennies, le gouvernement commence à penser à l’ouverture du secteur des Technologies de l’information et de la Communication (TIC) au privé. C’est du moins le souhait qu’a exprimé Imane-Houda Feraoun, ministre de la Poste et des TIC lors de son récent passage au forum du quotidien Liberté.
Les opérateurs et autres investisseurs privés sont ainsi invités à investir davantage le secteur des TIC. Il s’agit non seulement de leur « droit » mais ils en ont aussi le « devoir » dans une conjoncture économique sur laquelle pèsent des « menaces »,estime Mme Feraoun. La jeune ministre a même poussé l’audace jusqu’à comparer le seul opérateur du secteur, à savoir Algérie Télécom, à « un mastodonte difficile à gérer mais, nuance-t-elle, nous faisons de notre mieux pour y remédier ». Le groupe public compte, en effet, 22000 employés. Un effectif très pléthorique qui pèse très lourd sur le budget de cette société publique.
En dehors d’une tentative d’ouverture du secteur au début des années 2000, au profit de l’Egyptien Orsacom, c’est bel et bien le gouvernement qui empêche les investisseurs privés à entrer dans le secteur. Preuve en est le nombre de providers Internet qui ne cesse de baisser depuis le début des années 2000, pour qu’il n’en reste aujourd’hui qu’une bonne dizaine d’opérateurs.
Pire, pour « sauver » Algérie Télécom, le gouvernement a même retardé l’entrée de la connexion 3G. Car, comme l’avoue la ministre, le problème réside bel et bien dans la gestion d’Algérie Télécom. Ce « mastodonte », qui n’est pas différent des autres grandes sociétés publiques, est problématique. Alors qu’il n’a besoin que de 7000 à 8000 salariés pour tourner, il en compte trois fois plus. Il est inutile de préciser que la majeure partie de ses salariés n’a été recrutée que grâce aux interventions de hauts responsables. Et la situation semble loin d’être réglée, car elle est difficile d’opérer une ouverture au privé. A moins que le gouvernement se résigne à signer l’acte de décès de l’opérateur public!
Essaïd Wakli