Algérie : un « déçu » de la 3G raconte !

Redaction

L’arrivée de la connexion internet de 3ème Génération était attendue comme un messie qui devait sortir les Algériens de leur «sous-développement », un miracle qui va enfin « apporter » le salut dont le pays a besoin. Mais qu’en-est-il de la réalité ? Virée chez les deux opérateurs qui proposent aux Algériens la 3G.

Le début a été chez Ooredoo. L’opérateur, filiale du qatari qui porte le même nom, a été le plus « agressif » de tous lors de la précampagne publicitaire qui a suivi le lacement, le 16 décembre, de ce service. Queues interminables, énervements et grincements de dents sont le décor de cette boutique de l’opérateur, située au centre-ville d’Alger. Le local est tellement petit que les citoyens campent même sur le trottoir, tandis que d’autres, las d’attendre, quittent les lieux.

A regarder de loin, cela vaut la peine ! Un smartphone, doté d’une connexion de «2 mois » à 8000 DA ou une clé USB, avec une connexion de 250 Mo, à raison de 500 DA. Le casting est bon ! Nous tentons donc la deuxième offre. Après une attente de plusieurs heures, nous avons, enfin, possession du sésame qui nous ouvre les portes du paradis virtuel!

Les débuts sont plutôt rêveurs ! Pour quelqu’un qui est habitué à patienter plusieurs minutes avant l’ouverture d’une page web avant la (déjà vieille !) 2G, avoir une navigation plutôt rapide relève de l’exploit. Et la réalité est que malgré certains couacs, la connexion 3G est effectivement nettement plus rapide. Mais elle est également plus vorace ! Car, si les 250 Mo sont censés s’étaler sur toute une semaine, la réalité est toute autre ! Nous avons « épuisé » le ratio journalier de 50 Mo en une heure à peine ! Et sans exagérer ! Et si quelqu’un a envie de télécharger une vidéo, il aurait consommé les 500 DA en quelques minutes. Ce n’était pourtant pas notre cas. Notre utilisation s’est limitée à consulter certains journaux et à lire des Mails !

Pis encore, des clients rencontrés dans la boutique sont abasourdis. L’opérateur leur propose de troquer leur ancienne G2 (abonnement illimité), contre une puce 3G dotée de 4 Go par mois. « C’est une arnaque. J’ai signé un contrat pour un abonnement illimité, je veux que le contrat soit respecté », s’insurge un client qui venait de renouveler son abonnement pour 6 mois. « Les 4 Go qu’on me propose seront consommés en quelques jours !!! », s’est-il indigné. «C’est comme si vous mettez 10 litres de carburants dans une voiture de course. La voiture n’aura même pas de quoi démarrer » ; caricature le jeune homme.

Pour un journaliste qui n’a pas d’autres choix que de s’acheter une mobiconnect, le choix de l’opérateur public, Mobilis, s’impose. C’est le seul choix qui nous reste, à moins de garder la nonchalante 2G qui risque de vous provoquer un diabète à 30 ans. Direction, une représentation commerciale de Mobilis. Là encore, c’est pire que chez le concurrent. A 9heures du matin, des dizaines de personnes attendent déjà leur tour. Cela vaut le détour, puisque les offres sont, de prime abord, beaucoup plus diversifiées et plus attractives. Mobilis offre, en effet, une Mobiconnect 3G dotée de 1 Go à 250 Da, à condition de souscrire à un engagement pour payer un forfait mensuel de 1000 DA. Cela peut monter jusqu’à 3000 DA pour un volume de 4 Go mensuels. Mais là aussi, la rapidité du débit pousse l’utilisateur à consommer son forfait en quelques jours !

Si les offres de Mobilis sont plus variées et compétitives, le débit de la connexion est, quant à lui, le même que celui de son concurrent ! Pour l’heure, les deux opérateurs ne présentent aucun forfait illimité, ce qui fait de la 3G un service excessivement cher.

En attendant l’entrée en lice du troisième opérateur qui est Djezzy, les espoirs suscités par la 3G risquent de s’évaporer. A moins que le service évolue dans les jours à venir.

Essaïd Wakli