Si les autorités voulaient détruire Issad Rebrab, elles ne s’y prendraient pas autrement. Le ministre du commerce, Bekhti Belaïb, a indiqué, dimanche, que «Le problème de monopole du sucre sera réglé définitivement dans moins d’une année avec l’entrée en service de nouvelles raffineries ». Le ministre a accusé Cévital d’être derrière la pénurie de ce produit de première nécessité. Il accuse la société de Issad Rebrab d’être dans une situation « de monopole de fait». Une situation interdite par la loi.
Pour arriver à « casser » ce monopole, les autorités ont délivré des licences d’exploitation de quatre nouvelles raffineries. «Après la réception de ces projets, il y aura un potentiel pour l’exportation vers l’Afrique et certains pays européens », a-t-il indiqué. Il évoque à cet effet les licences déjà accordées à des hommes d’affaires tels Mazouz, Kouninef et Benahmed. En somme, des hommes connus pour leur proximité avec le pouvoir.
Le groupe Cévital produit 60% des besoins nationaux en sucre raffiné. Il exporte 50% de sa production dans plusieurs pays, à commencer par l’Europe. Et lorsque des pénuries ont été signalées dans certaines régions, notamment dans le sud du pays, le patron de Cévital a rassuré en indiquant que sa société allait «inonder le marché ». « Nous avons fourni le marché normalement, mais nous avons constaté que dans les régions proches des frontières, il y a toujours des pénuries », avait-il affirmé, en allusion à des opérations de contrebande.
C’est la première fois les autorités s’attaquent à ce segment. Jamais les pouvoirs publics n’ont tenté de réguler le marché qui compte pourtant plusieurs intervenants, dont d’anciennes entreprises publiques privatisées dans des conditions opaques.
Essaïd Wakli