Après le chinois CSCEC, le groupe canadien SNC-Lavalin est radié par la Banque Mondiale

Redaction

Décidément, de plus en plus d’entreprises étrangères ayant pignon sur rue en Algérie, se retrouvent, comme par hasard, dans la liste noir de la Banque mondiale (BM). Après, le groupe chinois de construction CSCEC, c’est le canadien SNC-Lavalin, soupçonné en Algérie d’avoir versé des pots-de-vin en contrepartie de l’obtention de marchés, qui vient d’être frappé d’une lourde sanction par l’institution internationale.

Ainsi, dans un communiqué paru jeudi, la Banque Mondial annonce «la radiation de SNC-Lavalin Inc. – en plus de ses 100 filiales – pour une période de 10 ans, suite à une faute professionnelle commise par cette société dans le cadre du Projet de construction du pont multifonctionnel du fleuve Padma et d’un autre projet financé par la Banque». Une radiation décidée suite à des enquêtes concernant des projets d’investissement financés par la BM au Bangladesh et au Cambodge. Le communiqué ajoute que cette période de dix années pourrait être ramenée à hui ans si SNC-Lavalin se conforme à certaines conditions. Le groupe canadien vient, ainsi, d’écoper de la plus longue et lourde sanction, ce qui témoigne de la gravité des faits reprochés à cette multinationale.

Depuis quelques semaines, le nom de cette firme canadienne est collé à des affaires de corruption en Algérie. Deux journaux italiens, en l’occurrence Globe and Mail et Il Sole 24 Ore, ont rapporté que Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien Ministre des affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, recruté apparemment en tant que consultant, aurait agi pour que SNC-Lavalin obtienne des contrats d’une valeur de près de 1 milliard de dollars avec la Sonatrach, en échange de pots-de-vin. Présente en Algérie depuis des décennies, l’activité de ce groupe canadien s’est accrue durant ces dernières années. L’une des autres entreprises qui a prospéré en Algérie récemment est le chinois China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). Comme SNC-Lavalin, celui-ci a été «radié» par la Banque Mondiale, en 2009, pour une durée de six années, pour des faits similaires.

Le groupe aurait versé des pots-de-vin à des dirigeants politiques pour obtenir des marchés, financés, intégralement ou partiellement, par l’institution internationale. Ce qui n’a pas empêché les autorités algériennes d’octroyer beaucoup de marchés à ce groupe chinois controversé. Le dernier en date bien évidemment est celui du grand projet, obtenu l’année dernière, relatif à la construction de la Grande mosquée d’Alger. Le montant du projet dépasse le milliard d’euros. C’est dire que, finalement, ces groupes internationaux, lesquels sont très «actifs» en Algérie, en obtenant de gros marchés, se retrouvent à chaque fois dans la liste noir de la BM. S’ils sont ainsi «réputés» par ces pratiques de corruption, il est à se demander si leur «prospère activité» en Algérie  ne s’explique pas par le fait qu’ils ont trouvé, localement, un terrain très fertile pour leurs affaires louches.

Elyas Nour