Après Saipem, SNC-Lavalin est soupçonnée d’avoir versé des pots-de-vin à des dirigeants algériens

Redaction

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Farid Bedjaoui, neveu de Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères, refait parler de lui. Après le scandale de corruption Sonatrach 2, voici que ce personnage mystérieux réapparaît dans un autre scandale où il est soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire pour décrocher des contrats importants en Algérie. Des contrats obtenus en échange du versement de pots-de-vins à plusieurs dirigeants et hauts responsables algériens.

Après le groupe pétrolier italien Saipem, et sa filiale ENI, c’est autour de la multinationale canadienne SNC-Lavalin de se retrouver impliquée dans un nouveau scandale de corruption qui promet de nombreux rebondissements. Ainsi, jeudi, le site internet du quotidien économique canadien Globe and Mail et le journal italien Il Sole 24 Ore ont révélé que l’enquête menée sur « des allégations de pots-de-vin qui ébranlent certaines activités nord-africaines de la firme d’ingénierie montréalaise SNC-Lavalin s’étend à l’Algérie ». Et comme par hasard, Farid Bedjaoui, neveu de l’ex-ministre des Affaires étrangères Mohammed Bedjaoui, est cité par la Justice suisse qui enquête sur les paiements douteux réalisés par la firme canadienne pour décrocher des contrats dans le Proche-Orient et en Afrique du Nord.

Il est à signaler que Farid Bedjaoui, lequel est déjà impliqué dans les affaires de pots-de-vin versés par Saipem à des dirigeants algériens, d’une valeur totale de 200 millions de dollars, a été embauché par SNC-Lavalin comme agent de liaison avec la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach. A ce titre, la Justice helvétique qui a déjà condamné à  la prison Riadh Ben Aïssa,  directeur de l’exploitation de SNC-Lavalin pour le Proche-Orient, pour paiements douteux de 160 millions de dollars à l’un des fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, en Libye, soupçonne Fardi Bedjaoui d’avoir fait transiter des pots-de-vin par la Suisse pour procéder à des paiements irréguliers en lien avec des affaires conclues par SNC-Lavalin en Algérie. Farid Bedjaoui aurait obtenu pour le groupe canadien un milliard de dollars de contrats avec la Sonatrach, affirme à ce sujet le quotidien économique canadien. Il est à signaler que la firme canadienne a remporté de nombreux contrats en Algérie pendant neuf années. En effet, pas moins de 6 milliards de dollars de contrats ont été décrochés en Algérie par cette multinationale qui est en train de construire avec Sonatrach une usine de traitement de gaz naturel située à Djelfa.

Soulignons enfin que Leslie Quinton, porte-parole de SNC-Lavalin, a confirmé à Globe and Mail  que Farid Bedjaoui était impliqué dans certaines des firmes avec lesquelles la multinationale montréalaise « a transigé en Algérie », mais pour des affaires courantes, précise-t-elle pour réfuter toute accusation de corruption. Mais ces affirmations sont loin de suffire pour lever les soupçons. Et tout indique enfin qu’un nouveau scandale de corruption va ébranler la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach et l’Algérie toute entière.