Après plus de 10 ans de privatisation, l’Etat algérien compte « renationaliser » le complexe sidérurgique d’El-Hadjar. La nouvelle est venue conforter le rêve de millions d’Algériens qui voulaient voir ce fleuron de l’Industrie nationale redevenir dans le giron de l’Etat.
Comme il avait été « cédé » au géant mondial ArcelorMittal au « dinar symbolique », le complexe va être, à présent, racheté au même « dinar symbolique». A la seule différence que de tous les engagements prix par le groupe de l’indien Lakshmi Mittal, aucun n’a été tenu. Tandis que l’Etat algérien va mettre dans cette « vente au dinar symbolique », plus de 1 milliard de dollars d’investissements.
Pourtant, l’usine n’est plus ce qu’elle était il y a une dizaine d’années. Lors que le groupe indien avait « racheté » l’usine, plus de 15000 ouvriers y travaillaient. De cette « masse », il ne reste aujourd’hui plus que 5000 salariés. C’est dire que le réveil est douloureux.
Pire que cela, Après 10 ans de tiraillements et de polémiques, le complexe d’El-Hadjar est arrivé à une situation où il se voit obligé d’importer ce qu’il est censé produire !
La nouvelle tombée hier dans les rédactions algéroises donne froid dans le dos. L’APS annonce en effet que le haut fourneau numéro 2 est mis à l’arrêt. « La décision de réparer ces installations annexes indispensables au fonctionnement du haut fourneau est considérée par les dirigeants de l’entreprise comme la meilleure option pour garantir la conservation des installations et redémarrer le haut fourneau dans de meilleures conditions d’ici la mi-novembre », dit-on.
Plus que cela, une question de bon sens aurait voulu qu’à l’expiration du contrat qui liait l’Etat algérien au groupe ArcelorMittal, l’accord ne devait pas être renouvelé en 2011. Ce n’est pas fait. Pourquoi ? Personne n’a osé donner de réponse à une question pourtant pertinente.
Essaïd Wakli