Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, vient de faire une incroyable révélation : « Il est possible que vous achetiez une voiture en 2015, alors qu’en réalité, elle a été fabriquée en 2014 ou en 2013 », a-t-il révélé dans une allocution prononcée lors de la cérémonie de remise du « Trophée Export 2014 ». Il a lancé, à l’occasion, de graves accusations à l’encontre d’importateurs algériens et étrangers établis en Algérie, notamment les concessionnaires d’automobiles.
« Nous nous sommes rendus compte d’une chose qui est quand même incroyable : C’est parmi les plus grands vendeurs de voitures en Algérie qu’il y a moins de déclaration d’impôts. Cela veut dire que leurs marges (bénéficiaires) sont faites à l’étranger », a-t-il déclaré au cours de cette cérémonie sans citer des marques précises ou orienter ses accusations contre Renault, Peugeot, Toyota ou Volkswagen. Pour la première fois depuis de nombreuses années, un ministre algérien accuse publiquement des concessionnaires automobiles de détourner leurs bénéfices vers l’étranger. Fausses dates de fabrication, transferts illicites de capitaux vers l’étranger et arnaques, la charge est lourde. Dans ce contexte, Amara Benyounes a promis de rétablir les licences d’importation pour réduire l’emprise des lobbies des importateurs sur le marché national.
« Nous allons toucher de très gros intérêts. Nous allons toucher des lobbies importants, qui sont installés dans le commerce extérieur et qui sont dans l’importation depuis une quinzaine d’années avec des chiffres d’affaires absolument astronomiques », a indiqué enfin Amara Benyounes selon lequel, « les concessionnaires automobiles seront tenus, à partir de 2016, de déclarer l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) ». L’Etat algérien ira-t-il jusqu’au bout de son engagement ?
