Devise / Un euro vaudra plus de 170 Da d’ici la fin de l’année !

Redaction

Alarmant ! Le dinar algérien perd vertigineusement sa valeur depuis le début de cette année 2015. Et même si officiellement, le ministère des Finances algérien refuse de parler de « dévaluation », la réalité du terrain démontre aisément que le dinar algérien a été gravement dévalué. « Depuis le début de l’année 2015, le dinar algérien a déjà perdu plus de 20 % de sa valeur par rapport à certaines devises comme l’euro et le dollar », reconnaît un cadre de la Banque d’Algérie qui a requis l’anonymat. 

« Et cette dévaluation va se poursuivre jusqu’à la fin d’année. Selon nos prévisions, notre dinar va perdre encore jusqu’à 30 % de sa valeur », explique sans aucun faux-fuyant notre interlocuteur qui en a ras-le-bol contre « l’hypocrisie » des autorités financières algériennes. « Ces dernières ne veulent pas dire la vérité aux algériens et refusent d’assumer leur responsabilité », ajoute notre banquier selon lequel cette situation aura des impacts très dangereux sur le portefeuille des algériens notamment ceux qui voudront voyager à l’étranger.

Et pour cause, au niveau du marché parallèle des devises, le taux de l’euro et du dollar va s’envoler encore davantage face à un dinar faible. « Malheureusement, en Algérie, seul le marché parallèle fonctionne selon les standards internationaux, à savoir la loi de l’offre et de la demande », s’indigne ce cadre de la Banque d’Algérie. Ainsi, en ce moment, si un dollar vaut entre 105 et 106 Da au niveaux des banques, dans les squares, il ne sera, bientôt, plus possible d’acheter un dollar à moins de 150, voire 160 Da ! Pis, un euro va valoir bientôt plus de 170 Da, nous confirment plusieurs autres banquiers algériens et des observateurs avertis du marché de la devise en Algérie.

En l’absence d’une productivité nationale et en présence d’une très forte inflation sur le marché national et d’une continuelle dépendance de l’Algérie vis-à-vis de l’économie rentière, à savoir les exportations d’hydrocarbures, il est très difficile de maintenir le dinar à des taux respectables, expliquent nos interlocuteurs. Pour rappel, officiellement, le gouvernement algérien parle uniquement de « dépréciation » par rapport à certaines devises. L’ex-ministre des Finances, Karim Djoudi avait souligné que les « appréciations ou dépréciations du dinar » étaient basées sur « une observation continue du marché international ».

Aujourd’hui, ce marché international, marqué par la chute continue des prix du pétrole, est plus que jamais hostile à l’économie algérienne. Un bémol tout de même : la hausse du dollar face à l’euro atténue un peu les conséquences dramatiques de la chute des prix du pétrole sur l’Algérie. Et selon les indices des marchés internationaux, le dollar risque de se maintenir à la hausse face à l’euro grâce à la reprise de la croissance économique américaine. L’Algérie qui vend son pétrole en dollar et achète en euro devrait bénéficier de cette situation. Mais cela ne constitue nullement une parade définitive pour se prémunir contre une terrible crise financière.

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