Augmentations de taxes et baisse des budgets/ L’austérité, le tout nouveau modèle économique de l’Algérie

Redaction

Annoncé à grandes pompes il y a quelques mois, le « nouveau modèle économique » n’a jamais été réellement expliqué. Les explications, données à cette époque par Abdelmalek Sellal n’ont jamais convaincu les observateurs.

Le journal Liberté a publié, jeudi, des extraits de ce qu’il présente comme le projet gouvernemental portant sur le « nouveau modèle économique ». Et à première vue, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une politique d’austérité érigée en stratégie économique. Ainsi, le gouvernement veut s’attaquer de manière graduelle aux subventions qu’il pratique sur les produits de large consommation.

« Pour compléter ce processus de maîtrise et de rationalisation de certaines dépenses courantes, lit-on dans le document, des réflexions sont menées pour rompre graduellement avec les procédés actuels de subventions généralisées pour parvenir à la mise en œuvre d’une politique de ciblage des populations à faibles revenus permettant une meilleure équité dans l’allocation des ressources de l’État aux  franges de population les plus nécessiteuses et une réduction de la dépense publique à un niveau soutenable.”

Le deuxième axe de cette « politique » est le gel des recrutements dans la majeure partie des secteurs de la Fonction publique. Le gouvernement veut donc stabiliser les dépenses de fonctionnements à leurs niveaux actuels. “Les orientations de cadrage pour la période 2016-2019 préconisent notamment : pour le budget  de fonctionnement, de maîtriser l’évolution de la masse salariale à l’exception de la prise en charge de l’avancement statutaire du personnel et de contenir les recrutements dans les limites nécessaires au bon fonctionnement du service public.”, indique le document. Ce qui signifie qu’il n’y aura pas de recrutements possibles en dehors des secteurs de la santé, de l’Education et des services de sécurité.

Sur le plan infrastructurel, le document du gouvernement confirme le gel des projets d’investissements. Ne seront achevés, apparemment, que les projets lancés déjà.

Le document du gouvernement détaille également le contenu du FRR (Fond de régulation des recettes). Celui-ci alimentera encore à hauteur de 10 milliards de dollars le déficit budgétaire de l’exercice 2017. Il ne restera dans le fond que 4 milliards de dollars en 2018 et il disparaîtra définitivement en 2019, révèle le quotidien. Quand aux réserves de change, elles seront de 113 milliards de dollars en 2019, prévoit le gouvernement !

Essaïd Wakli

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