Peut-on encore croire les déclarations du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, concernant le lancement de la 3G en Algérie ? Plusieurs fois repoussée depuis septembre 2011, date butoir initiale, puis promise pour le premier semestre 2013, la mise en service de la téléphonie mobile de troisième génération interviendra d’ici décembre prochain, assure-t-il cette fois. De leurs côtés, les Algériens ne se font aucune illusion.
Véritable arlésienne, l’arrivée de la 3G en Algérie a de nouveau été évoquée par Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (PTIC). Nouveau délai avancé : le ministre en charge du dossier promet cette fois un appel d’offre pour le 1er août, ajoutant que le lancement effectif de la 3G aura lieu avant le 1er décembre. « J’ai signé l’arrêté (pour le lancement du processus de l’octroi des licences, ndlr) dont nous attendons la publication dans le Journal officiel. L’appel d’offres sera lancé le 1er août par l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications », a confié Moussa Benhamadi à nos confrères de TSA avant de laisser entendre qu’il « est possible que la mise en service se fasse avant le 1er décembre si les opérateurs sont prêts ».
Mais peut-on sérieusement avoir confiance en ces nouvelles déclarations du ministre alors que ce dernier a lui-même à plusieurs reprises renvoyé aux calendes grecques le lancement de la troisième génération de la téléphonie mobile en Algérie ? Dernièrement, Moussa Benhamadi avait annoncé avec certitude que la 3G serait opérationnelle à travers tout le territoire au premier semestre 2013. Arrivé à l’été, la 3G continue de se faire désirer par des millions d’internautes algériens.
Si le ministre n’hésite pas à donner une nouvelle date butoir, il ne dit en revanche rien de l’acquisition de Djezzy par l’Etat, considéré par le gouvernement comme un prérequis à la mise en service de la 3G dans le pays. En effet, Moussa Benhamadi avait expliqué que le ministère n’était pas en mesure de lancer la téléphonie mobile de troisième génération à temps «pour la simple raison que l’Etat avait décidé d’acquérir à hauteur de 51%, Djezzy qui compte plus de 16 millions d’abonnés». Le ministre s’appuie sur la législation algérienne qui interdit à tout opérateur d’accéder au marché de la téléphonie mobile de troisième génération si «ce dernier est en état de mise en vente ou connaît un changement des principaux actionnaires, cas de Djezzy actuellement».
Le respect des délais n’est pas le fort de leurs gouvernants, les Algériens l’ont bien compris et ne se font pas d’illusion. Mais jusqu’à quand leur patience va-t-elle durer ?