L’Algérie a décidé officiellement d’entamer l’exploration et l’exploitation de gaz de schiste. La décision a été prise mercredi soir lors du Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l’Etat a donné officiellement « son accord pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers » dans ce domaine.
Cela signifie concrètement que plus rien ne peut arrêter le lancement de l’exploitation de gaz de schiste en Algérie en dépit de toutes les protestations exprimées par de nombreux défenseurs de l’environnement qui craignent le pire à cause des conséquences néfastes de l’exploitation des formations argileuses et schisteuses. En effet, il faut savoir que l’exploitation du gaz de schiste pourrait provoquer une fragmentation des paysages. En plus, un forage nécessite quelque 20 millions de litres d’eau, soit la consommation quotidienne d’environ 100.000 habitants sans oublier les risques de pollution des nappes souterraines par manque d’étanchéité des forages.
Le danger est donc réel et notre environnement court un grand risque. Mais la tentation de multiplier les recettes de l’Etat grâce à cette richesse souterraine est irrésistible surtout lorsqu’on sait que l’Algérie est classée au 3ème rang mondial, juste après la Chine et l’Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables, selon le dernier rapport mondial du département américain de l’Energie (DoE) sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels. Pour rassurer les Algériens inquiets pour leur environnement, Bouteflika a ordonné « de veiller à ce que la prospection, et plus tard l’exploitation des hydrocarbures schisteux soient menées en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l’environnement ».
Mais est-ce réellement possible ? A ce sujet, l’Union française des industries pétrolières (Ufip), de véritables connaisseurs de ce secteur sensible, reconnaît qu’on ne pourra jamais exploiter le gaz de schiste sans polluer l’environnement. Et même les techniques alternatives imaginées pour exploiter le gaz de schiste n’offrent aucune garantie.