Les experts, invités dimanche dernier par le CNES (conseil économique et social) ont, pour une fois, adressé leurs critiques non pas dans les colonnes des journaux comme cela se fait d’habitude, mais en face du premier ministre, Abdelmalek Sellal en personne. Certains invités, qui n’ont jamais la langue dans la poche, se sont montrés virulents vis-à-vis de l’action gouvernementale en ces temps où l’Algérie affronte une crise financière.
Des analystes et experts, à l’image de Omar Aktouf et du journaliste El Kadi Ihsane, ont particulièrement été critiques. Et parmi les points soulevés, figurent notamment la mise en place de subventions ciblées, la réduction du train de vie de l’Etat et, bien entendu, la diversification de l’économie nationale. Des sources qui ont assisté aux discussions, qui se sont déroulées à huis-clos, indiquent que les discussions ont surtout tourné sur les ratages de l’économie algérienne. A commencer par la volonté des autorités à ne compter que sur les seules ressources des hydrocarbures.
Plus encore, des intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de cibler les subventions que donnent l’Etat aux citoyens sur les produits de première nécessité. Les experts ont demandé aux autorités de « prendre des mesures courageuses » afin de pouvoir réussir les réformes nécessaires. Des affirmations qui ne risquent pas d’avoir une oreille attentive auprès des responsables, puisque dès l’entame des travaux, le Premier ministre avait mis des lignes rouges : ne pas toucher à la politique sociale du gouvernement. Pourtant, le gros de dépenses de l’Etat va dans certaines subventions qui profitent beaucoup plus aux riches qu’aux pauvres.
Autre demande qui va figurer dans les recommandations du CNES : réduire à coup sûr les importations, notamment des produits fabriqués localement. Ils ont également insisté sur le développement des énergies renouvelables.
Essaïd Wakli