Conseiller du commerce extérieur de la France et patron d’une entreprise algérienne/ L’étrange double vie du PDG de Djezzy

Redaction

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C’est du jamais vu. PDG d’une grosse entreprise algérienne et… conseiller commerce extérieur de la France ! C’est la double vie que mène le PDG de Djezzy, une entreprise algérienne puisque l’Etat algérien est l’actionnaire majoritaire de cet opérateur de téléphonie mobile après avoir acquis 51 % des parts de son capital en août 2014 avec pas moins de 2,6 milliards de dollars.

Une double vie qui compromet dangereusement les intérêts économiques de notre pays. Vincenzo Nesci a été effectivement reconduit dans ses fonctions de conseiller du commerce extérieur de la France selon le décret du 15 février 2017 rendu public par le service public de la diffusion du droit.  Dans le cadre de ce poste, il doit collaborer en permanence avec les services de l’Etat français, explique clairement la charte de déontologie du Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France. 

Cela signifie clairement que Vicenzo Nesci doit oeuvrer et militer pour avantager et renforcer les intérêts de la France dans son travail quotidien. Il s’agit d’un travail exigeant et stratégique relié directement au lobbying exercé par la France pour décrocher des marchés à l’international. D’ailleurs, dans la même charte de déontologie, il est expliqué clairement  que les Conseillers de Commerce Extérieur de la France (CCE) « ne doivent pas faire usage à l’extérieur du CNCCEF des informations reçues à l’occasion des réunions de Comités, Commissions, Groupes d’Expertise et de Conseil d’Administration, qui pourraient être utilisées à l’encontre d’intérêts français ».

Les intérêts français sont donc le cheval de bataille de Vicenzo Nesci. Or, ce dernier dirige Djezzy, l’un des plus importants opérateurs de téléphonie mobile et l’une des entreprises algériennes les plus stratégiques. Comment un tel manager peut-il défendre les intérêts algériens lorsqu’il est payé et instruit par l’Etat français de privilégier les intérêts français ? Comment va-t-il réagir face à une situation mettant les intérêts de la France en concurrence avec les intérêts de l’Algérie ?

Aucun de nos hauts responsables n’a pris le soin d’étudier cette question délicate laissant ainsi la destinée de Djezzy entre les mains d’un homme officiellement appartenant au lobby d’un Etat étranger. Pourtant, dans la même charte régissant les activités du CCE, il est indiqué  que « les CCE ne doivent pas utiliser » leurs fonctions « pour rechercher des clients. » « Leur activité professionnelle ne doit faire aucune référence à leur mandat de CCE, que ce soit sur une carte de visite, sur le site de leur société ou dans le cadre de leur activité de conseil aux entreprises. Le choix de leur mission ne doit pas également les placer dans une situation de conflit d’intérêt avec leur activité professionnelle ».

Vicenzo Nesci est bel et bien dans une situation de conflit d’intérêt en continuant de diriger Djezzy tout en œuvrant pour les intérêts économiques de la France. Les dirigeants algériens semblent l’ignorer. Ils exposent ainsi la sécurité économique de notre pays en danger.

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