La justice américaine planche sérieusement sur les affaires de l’ancien Ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. D’après le porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), Djilali Hadjadj, les diplomates américains en poste à Alger ont assuré que la justice américaine enquêtera prochainement sur les biens acquis par Chakib Khelil aux Etats-Unis.
Dans une déclaration faite à notre confrère Maghreb-Émergent, le militant anti-corruption a indiqué que les diplomates américains lui ont fait savoir que «la loi américaine, en matière de lutte contre la corruption, sera appliquée d’une manière ferme» contre Chakib Khelil. Celui qui était également pendant une période PDG de la compagnie pétrolière Sonatrach, cumulant ainsi deux fonctions, pourrait être interrogé sur l’origine de ses fonds aux USA. D’autant plus que Khelil dispose de la citoyenneté américaine. Ce n’est pas la première fois que cette information, relative à l’intérêt de la justice américaine sur la fortune de l’ancien ministre, circule dans les médias. On s’en souvient, le 15 mars dernier, le magazine panafricain revue«Jeune Afrique» avait rapporté que Khelil serait «dans le collimateur du FBI». Cette publication avait signalé que «deux équipes d’enquêteurs ont discrètement séjourné à Alger, fin 2012 et début 2013, afin de compléter les informations déjà recueillies aux États-Unis». «Les Américains auraient informé leurs interlocuteurs que Khelil dispose dans leur pays d’avoirs d’un montant considérable, principalement sous forme de placements boursiers», ajoute-t-on. Selon Jeune Afrique, l’ancien ministre algérien a «acquis, entre juillet 2007 et juin 2008, trois propriétés dans l’État du Maryland (Est) pour un montant total de 2,1 millions de dollars».
Par ailleurs, toujours durant le mois dernier, une très forte polémique s’est déclenchée dans les médias algériens à propos du séjour qu’aurais effectué Khelil en Algérie, «sans être inquiété», alors que l’enquête «Sonatrach II» était à son comble. Celui-ci a quitté depuis le pays. Certaines sources ont affirmé que Khelil s’est déplacé en Algérie pour vendre ses biens. A ce titre, Djilali Hadjadj indique qu’ «il est évident que si des dirigeants algériens sont impliqués dans des actes de corruption et possèdent des biens aux USA – biens mal acquis -, la justice américaine pourrait saisir ces biens et lancer une enquête sur leur origine ». Quoi qu’il en soit, il est clair qu’au regard de la tournure que prennent les événements, l’ancien ministre de l’énergie, qui a présidé à la destinée du pétrole algérien avec l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au palais d’El Mouradia en 1999, avant d’être écarté en 2010, pourrait être sérieusement inquiété d’autant plus que toutes les affaires auxquelles il est lié ont des ramifications à l’étranger.
En dernier lieu, il est utile de signaler que, toujours selon le porte parole de l’AACC, les diplomates américains se sont également intéressés au Ministre des travaux publics, Amar Ghoul. Celui-ci est également au centre d’une affaire relative au gigantesque projet de l’autoroute Est – Ouest. Un projet qui continue à faire couler beaucoup d’encre.
Elyas Nour