Comment la presse canadienne a découvert l’implication de SNC Lavalin dans le scandale de Sonatrach ? Greg McArthur, un journaliste du quotidien canadien The Globe and Mail, qui a enquêté sur cette affaire revient sur les détails du scandale dans un entretien accordé au quotidien El Watan.
Les révélations faites par la presse canadienne et italienne sont le résultat d’une longue enquête sur les rapports entre la multinationale SNC-Lavalin et les personnalités algériennes, dont Farid Bedjaoui, le neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. Le journal canadien Globe and mail et l’italien Il sole 24 Ore avaient révélé que la Justice suisse soupçonnait la firme canadienne d’avoir réalisé des paiements douteux pour décrocher des contrats dans le Proche-Orient et en Afrique du Nord, dont l’Algérie.
Tout comme l’Algérie, il semblerait que « le Canada faisait aussi face aux critiques à propos de son laxisme dans l’application de cette réglementation aux compagnies canadiennes actives à l’international », explique le journaliste canadien. C’est ce qui aurait poussé les deux médias à enquêter autour de l’entreprise canadienne.
Toutefois l »information qui a mis la puce à l’oreille des deux journaux, au sujet du lien entre l’Algérie et SNC Lavalin, ce sont « les sommes versées à Saadi Kaddafi ainsi que le nombre d’affaires où elle est sous enquête pour corruption, il nous est apparu au Globe and Mail que ceci ne pouvait pas être cantonné dans un ou deux pays seulement. Nous avons entamé notre enquête dès que nous avons reçu des informations sur Farid Bedjaoui », précise encore Greg McArthur. SNC – Lavalin n’était pas seulement impliqué dans des affaires de malversations en Libye, mais aussi en Algérie.
Plusieurs intermédiaires impliqués en Algérie
En outre, le journaliste canadien a rappelé que cette affaire de grande envergure, a impliqué plus d’un responsable dans plusieurs pays : « Claudio Gatti a publié dans son journal (Il sole 24 Ore) les noms des personnes qui ont bénéficié des sommes versées par ENI à travers Farid Bedjaoui ». Il a également expliqué que « Farid Bedjaoui était un parmi d’autres. SNC-Lavalin a eu de nombreux intermédiaires en Algérie durant la dernière décennie. » Plusieurs personnalités algériennes auraient donc servi les intérêts de la firme canadienne, pendant des années, pour qu’elle décroche de nombreux contrats en Afrique du Nord d’une valeur de 6 milliards de dollars.