La lutte contre la corruption en Algérie dépend beaucoup de la pression exercée par les partenaires étrangers de l’Algérie. L’économiste et expert en finances Camille Sari, en est absolument convaincu. Les récents scandales de corruption révélés par la justice italienne et suisse en sont une preuve, croit savoir cet expert. « Cela veut dire que tant qu’il n’y a pas une pression extérieure, les autorités concernées ne bougent pas, sauf dans certains cas de règlement de comptes, ou pour montrer à la population qu’il y a une lutte contre la corruption », a expliqué à ce sujet Camille Sari dans une interview publiée dans les colonnes du quotidien El Watan.
« Ce sont parfois les opérateurs internationaux qui ont été lésés qui mettent sur la table ces affaires-là. Mais on ne sait pas tout. Parfois, ce sont les autorités du pays d’origine qui doivent faire les investigations nécessaires. Le gouvernement italien n’a pas les moyens d’aller fouiller dans les comptes bancaires d’untel ou untel, ou d’aller voir le patrimoine en Algérie d’untel ou un autre pour une question de souveraineté », a déploré encore cet économiste d’après lequel « ce qu’on sait jusque-là » à propos de toutes ces affaires de corruption, « ce n’est pas grand-chose par rapport à ce qui reste à savoir ». D’autre part, Camille Sari estime que « la structure qui profite le plus de la corruption n’est pas apparente, n’est pas identifiée » en Algérie.
Et pour cause, « les circuits sont multiples. Sonatrach ne pouvait qu’être le lieu où certains dirigeants ou proches du pouvoir ou ceux qui dirigent de façon occulte tirent bénéficie de cette manne », analyse-t-il encore en rappelant qu’il « y a eu beaucoup déclarations officielles dont celle de l’ancien chef du gouvernement, Brahimi, qui disait que depuis l’indépendance jusqu’aux années 80, il y a eu 36 milliards de dollars qui ont été détournés ».