Après des années de retard, le gouvernement veut booster la bourse d’Alger. A défaut d’encourager les grands groupes privés – pas si nombreux que ça ! – à animer le marché des valeurs, l’Etat se résout, finalement, à introduire ses propres sociétés, à l’instar de Cosider. Même si ces dernières ne sont pas forcément performantes.
Ainsi, le groupe public de construction et d’engineering, Cosider, prévoit une entrée en force en bourse. Le groupe, qui construit actuellement des milliers de kilomètres de routes et de chemins de fer, veut également encourager ses filiales à faire la même chose. Le groupe a porté son dévolu sur « Cosider Carrières », qui se charge des carrières et agrégats. « Le choix porté sur cette filiale relevant d’un secteur stratégique comme le BTPH est motivé par la solidité financière de cette entreprise qui bénéficie d’un management de qualité ainsi que d’un plan de charge développé », a indiqué le Pdg dz de la COSOB, l’autorité de la gestion de la bourse, Abdelhakim Berrah, dans une déclaration faite à l’APS.
Cette option est donc prise également par Cosider. Cosider carrières, spécialisée dans la production d’agrégats, « jouit d’une bonne santé financière, dégage de bons résultats et dispose de beaucoup d’actifs au même titre que toutes les entreprises détenues par le groupe Cosider », a affirmé de son côté à l’APS le PDG du groupe, Lakhdar Rekhroukh.
Cette nouvelle intention se joint donc aux 7 autres entreprises publiques qui vont être introduites en bourse à partir de l’an prochain. Le Crédit populaire d’Algérie (CPA) a d’ores et déjà annoncé son intention de mettre sur le marché 20 % de ses actions. Mais il faut préciser que cette banque publique était déjà destinée à la privatisation il y a quelques années. Elle devait être achetée par une entreprise française.
Cette entrée en bourse des sociétés publiques ne fait pas l’unanimité : des économistes et experts en finances s’en méfient. C’est le cas de Abdelhak Lamiri qui s’est interrogé sur l’utilité d’une telle action qui se limite uniquement aux entreprises publiques.
Il faut rappeler que l’Hôtel El-Aurassi, Eriad-Sétif, Saidal sont des entreprises publiques actuellement cotées en bourse. Deux sociétés privées, NC Rouiba et Alliance Assurances le sont également.
Essaïd Wakli