Crise/ Ouyahia : « Où est l’austérité dans ce pays où le prix de la baguette de pain est le même depuis 1995 »

Redaction

Le directeur de cabinet de la Présidence de la République et, néanmoins, secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, reconnaît que l’Algérie vit une situation économique « difficile ». Il nie, toutefois, l’existence d’une politique d’austérité ou d’un deal entre le pouvoir et l’ex-Golden boy dans le cadre du dernier procès de l’affaire Khalifa. Pour Ahmed Ouyahia, ces concepts sont pure fantaisie. Il les attribue à des agitateurs qui ont tendance à dramatiser la situation en versant dans « la démagogie et le populisme » afin de semer le zizanie parmi les citoyens. 

« Nous traversons une conjoncture économique difficile. L’Algérie a perdu la moitié de ses revenus. Mais, est-ce que cela accréditerait la thèse de ceux qui agitent la prétendue politique d’austérité? Où est l’austérité dans ce pays où le prix de la baguette de pain est le même depuis 1995, où le blé et les carburants que nous importons selon les cours mondiaux sont cédés à des prix subventionnés, sans parler des différentes aides sociales? Où est l’austérité dans tout cela? », s’est interrogé Ahmed Ouyahia, dans un long entretien paru ce mardi dans les colonnes du quotidien arabophone Echorouk. Et d’enchaîner: « Quant aux 650 milliards de dollars engagés dans le cadre des plans quinquennaux de développement, je suis prêt à détailler où ils ont été placés au centime près. Je suis prêt à affronter tout expert qui contesterait le bon usage de cette manne. « 

Croyant dur comme fer à l’homme providentiel en la personne du chef de l’Etat, Ahmed Ouyahia estime que c’est grâce « aux choix du président » que l’Algérie a pu évité un scénario similaire à celui de 1986. « Grâce aux choix du président, nous ne sommes pas étouffés financièrement comme cela a été le cas en 1986. Certes, nous avons perdu la moitié de nos revenus pétroliers, mais grâce à nos réserves de change, au paiement anticipé de notre dette extérieure et à l’interdiction d’y recourir une nouvelle fois ainsi qu’aux choix stratégiques de notre pays, nous sommes en mesure de poursuivre notre politique sociale jusqu’au bout (…) », a-t-il soutenu, avant de nuancer : « Nous avons du potentiel, mais le virage que nous négocions est difficile ».

Abordant, par ailleurs, le récent procès dans l’affaire Khalifa, Ahmed Ouyahia nie l’existence d’un deal entre le pouvoir et l’ex-patron du groupe éponyme. « Beaucoup de gens ont interprété la condamnation de Khalifa à 18 ans de prison comme un deal (entre le pouvoir et l’ex-Golden boy, NDLR) dans le but d’occulter la vérité. Pourquoi? Parce que tout ce qu’ils espéraient était de voir des ministres et des personnalités au pouvoir pointés de doigt »,  a-t-il rétorqué.

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