par B. Mokhtaria
Avec la crise financière mondiale, la question de l’après-pétrole, en Algérie, redevient d’actualité. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, bien que convaincu que «l’Algérie est à l’abri de cette crise», n’est pas, pour autant, rassuré sur l’avenir du pays après l’épuisement de l’or noir.
Penser à l’après-pétrole est devenu chose incontournable, selon le chef du gouvernement qui s’est exprimé, hier en marge de la cérémonie commémorative du 54e anniversaire du déclenchement de la lutte de Libération nationale, sur la crise financière affirmant que cet événement a un avantage: il «nous rappelle que nous sommes gravement dépendants». Le seul moyen pour se mettre à l’abri des effets de cette crise reste le travail, explique M. Ouyahia qui a lancé, «il faut qu’on travaille. Il faut qu’on cesse de penser que nous sommes devenus un pays riche et ne plus parler d’aisance financière». Même si l’Algérie n’est pas affectée directement par cette crise, pour le moment, le chef du gouvernement a appelé à préparer, dès maintenant, l’après-pétrole par le travail et la valeur ajoutée pour créer une économie compétitive.
Mercredi dernier, Ouyahia avait déclaré, en marge de l’ouverture de l’année judiciaire 2008-2009, que «nous sommes à l’abri de tout risque engendré par cette crise», en ce sens, a-t-il dit, que «nous sommes en mesure de satisfaire nos besoins extérieurs». «Notre système bancaire ne fait pas partie du système financier international, mais on peut considérer cette crise comme une douche froide qui doit nous faire réagir, car nous n’avons eu de cesse de chanter notre aisance financière», avait ajouté Ouyahia. Il estime que la récession de l’économie mondiale «peut durer jusqu’à trois ans». Cependant, «si l’Algérie en est aujourd’hui à l’abri», cette crise, a-t-il fait remarquer, «a eu, au moins, le mérite de nous révéler que nous n’avons pas travaillé en conséquence pour préparer l’après-pétrole».
Dans son message, vendredi, à l’occasion du 54e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre, le président de la République a aussi évoqué la crise financière mondiale et insisté sur le travail comme substitut à la manne pétrolière. Il a affirmé que «le développement est une entreprise qui nécessite le concours et la complémentarité de toutes les données matérielles et morales. A la faveur de ces choix, nous allons faire face au séisme économique qui se prépare et à ses répliques préjudiciables, en premier lieu, aux économies faibles des pays en développement. Notre souci majeur est de substituer à la manne pétrolière, la valeur ajoutée du travail productif sur les plans, matériel, intellectuel et technologique, et ce, en puisant dans des alternatives à rechercher dans l’agriculture et les industries diverses, notamment les industries de transformation, et en accordant davantage d’intérêt pour les services et les sources d’énergie autres que les hydrocarbures. J’exhorte nos jeunes à adhérer à cette démarche, à miser sur le travail productif et à favoriser l’activité intellectuelle afin d’exploiter, à bon escient, les richesses et les ressources du pays et abandonner, définitivement, les mirages que nous font miroiter les chaînes satellitaires qui ne cessent de faire la propagande à une prétendue prospérité à rechercher outre-mer».
Source: Le Quotidien d’Oran