Surtaxer les super-riches est un levier intéressant que l’Algérie devrait envisager sérieusement pour mobiliser de nouvelles recettes fiscales en ces temps durs, marqués par une profonde crise financière. L’expert Mohamed Kessal, consultant et spécialiste en management stratégique, a fortement plaidé en faveur d’un impôt sur les grandes fortunes en Algérie et d’une surtaxe des produits de luxe.
« C’est une solution qui peut être beaucoup plus efficace que l’amnistie fiscale mise en place par le gouvernement », explique-t-il dans une déclaration à Algérie-Focus. « Au lieu de lancer une amnistie fiscale de 7%, à mon sens, il aurait été plus judicieux de lancer un impôt sur la fortune et un nouveau barème fiscal sur les produits de luxe (résidences de luxe, véhicules au-delà de 9 chevaux, yachts, etc), qui restent faiblement taxés dans notre pays », explique notre expert qui travaille avec plusieurs institutions bancaires à l’étranger.
D’après notre interlocuteur, ces surtaxes ramèneront davantage d’argent dans les caisses de l’Etat. Mais pour ce faire, il faudrait commencer par taxer fortement les personnes détentrices de plus d’un seul bien immobilier dont le cumul de surface dépasse les 300 m2 par exemple. Pour Mohamed Kessal, il faut appliquer la même logique fiscale sur les produits de luxe qui sont chèrement importés en devises comme les voitures de luxe, les 4X4, le caviar, les yachts, etc. « Pourquoi ne pas appliquer un tarif douanier allant jusqu’à 300% sur ces produits comme c’est le cas dans des pays voisins ? », s’interroge cet expert qui signe et persiste : « De elles mesures feront sens et agiront positivement, en rendant plus attractif l’acte de payer 7% d’amnistie fiscale plutôt que d’acheter des véhicules et des résidences de luxe qui ne sont aucunement taxées en Algérie ».
Aujourd’hui encore, en dépit des fortes baisses des revenus de l’Etat, le législateur algérien accorde un traitement de faveur aux grosses fortunes qui paient très peu d’impôts. Est-ce normal ?