C’est un chiffre qui fait vraiment froid dans le dos. L’Algérie souhaiterait supprimer pas moins d’un million de postes de fonctionnaires dans le pays. Cette information suscite depuis quelques jours une véritable onde de choc notamment sur les réseaux sociaux.
Un million de fonctionnaires, c’est un chiffre nettement plus élevé que celui des 400 mille fonctionnaires renvoyés entre 1994 et 1998 en raison du plan d’ajustement structurel imposé par le FMI à notre pays en proie, à l’époque, à une véritable crise économique. L’Algérie va-t-elle renouer avec le même cauchemar à partir de 2016 ? C’est la question que se posent de nombreux Algériens qui ont pris connaissance de cette très mauvaise nouvelle annoncée par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi. Une annonce qui demeure mystérieuse pour le moment car elle n’a pas été encore détaillée, comme le relève un article du célèbre quotidien français Le Figaro qui a répandu comme une traînée de poudre cette information.
Relayée massivement sur les réseaux sociaux en Algérie, le gouvernement n’a pas encore compris l’urgence d’expliquer les démarches à travers lesquelles ils comptent dégraisser les effectifs de la fonction publique. Contactées par Algérie-Focus, des sources au ministère du Travail expliquent qu’il s’agit avant-tout de départs à la retraite. « Aucune suppression d’emploi n’est à l’ordre du jour. Il s’agit uniquement de ne pas combler les postes laissés par les fonctionnaires qui partiront l’année prochaine à la retraite », indiquent nos sources selon lesquelles le gouvernement n’a plus le choix : « il faut dégraisser notre fonction publique qui pèse beaucoup sur les finances du pays ». Avec plus de deux millions de fonctionnaires, l’Algérie en cette période de crise financière, occasionnée par la chute brutale des prix du baril de pétrole, ne peut plus se « permettre le luxe d’offrir des salaires à tous ces fonctionnaires », certifient nos sources. Ceci dit, le chiffre d’un millions d’emplois n’est guère encore confirmé. « Nous n’avons pas déterminé l’ampleur exacte de ce dégraissage », relèvent encore nos sources discrètes. « Notre fonction publique n’est pas performante et ses bureaucraties retardent le développement de notre pays. L’Etat a longtemps fait du populisme en recrutant à tour de bras des emplois dans la fonction publique. Des recrutements qui n’obéissent à aucune nécessité économique », déplore anonymement un expert régulièrement consulté par le cabinet du Premier ministre Sellal. Cependant, si notre interlocuteur défend la nécessité d’une réforme urgente de la fonction publique pour améliorer le mode de gestion de l’Etat, il ne partage guère la démarche actuelle du gouvernement. « C’est encore une fois une feuille de route qui manque de vision et de stratégie. Il faut d’abord commencer par booster la croissance économique via l’entreprise et ensuite passer au dégraissement de la fonction publique afin que l’impact social de ces mesures d’austérité ne soit préjudiciables pour la stabilité sociale« , conclut enfin notre expert.