C’est un véritable record ! L’Algérie a enregistré, au premier trimestre de 2015, au niveau de sa balance des paiements, un déficit de 10,72 milliards de dollars. Un véritable gouffre financier surtout lorsqu’on sait que ce même déficit était seulement de 98 millions de dollars à la même période de 2014.
Le constat est donc très alarmant. Les chiffres de la Banque d’Algérie sont très inquiétants car ils expliquent très bien que le santé financière de notre pays est sérieusement en danger. En clair, les ventes à l’international, à savoir les exportations, de l’Algérie ne suffisent plus pour financer les achats de marchandises ou de services importés de l’étranger. La Banque d’Algérie reconnaît dans sa note sur les tendances financières et monétaires au premier trimestre 2015 que ce déficit est « dû essentiellement à la chute des prix du pétrole et des quantités exportées, d’une part, et à l’important transfert de dividendes cumulés, d’autre part ». Cela signifie clairement que l’Algérie ne dispose plus suffisamment de recettes en devises pour couvrir ses importations. Elle se retrouve donc obligée de puiser dans ses réserves de changes.
Par ailleurs, les chiffres rendus publics par la Banque d’Algérie indiquent que les finances publiques ont subi l’impact de la chute des prix du pétrole depuis mi-2014. Les recettes de la fiscalité pétrolière ont baissé de presque 30 % (-28,2%). Les ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR), le fonds qui gère les excédents budgétaires liés aux exportations d’hydrocarbures, s’épuisent rapidement. En 2009, ce fonds comptait 42 milliards de dollars. A fin 2014, il ne reste dans ce fonds qu’à peine 4 milliards de dollars ! Là aussi, notre argent fond comme neige au soleil…