Dépendante des hydrocarbures, la balance commerciale de l’Algérie s’effondre

Redaction

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L’excédent commercial de l’Algérie a reculé de 46% au cours des huit premiers mois de 2013. En cause : la baisse en valeur des exportations d’hydrocarbures.

Alors que le gouvernement affirme et réaffirme sa volonté de réduire ses importations, les derniers chiffres démontrent que la bataille est loin d’être gagnée. Si la balance commerciale algérienne reste bénéficiaire, l’excédent ne cesse de se réduire. Un recul de 46,5% sur les huit premiers mois de 2013.

Ainsi, la balance commerciale de l’Algérie s’établit depuis le début de l’année à 8,76 mds $ contre 16,39 mds $ à la même période de 2012. Dans le détail, les exportations algériennes atteignent 45,58 mds $ contre 48,62 mds $ durant la même période de référence, en baisse de 6,25% indique le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). Quant aux importations, elles sont en hausse de 14,23% : 36,81 mds $ contre 32,23 mds $.

Comment expliquer ces chiffres ?

Le recul des exportations s’explique, selon le CNIS, par la baisse de près de 7,1% des exportations des hydrocarbures, de 31,8% des produits bruts et de 18,18% des biens d’équipements industriels. La part de ces deux dernières catégories est infime dans le total des produits exportés : 0,17% pour les produits bruts, 0,04% pour les biens d’équipements industriels.

Conséquence : la balance commerciale de l’Algérie reste fortement dépendante de l’exportation d’hydrocarbures. Sur les huit premiers mois de l’année, leur vente a représenté 96,70% du volume global des exportations. En valeur : 44,07 mds $ contre 47,43 mds $ l’an dernier.

L’Algérie est à la merci des cours du brut à l’international. Le recul enregistré en début d’année, notamment en avril dernier où le baril est passé sous la barre des 100 dollars, peut expliquer la dégradation de la balance commerciale. Laquelle pourrait retrouver des couleurs très vite : le prix du brut algérien a entamé sa hausse dpuis deux mois pour atteindre 111,87 $ le baril, son plus haut niveau depuis deux ans.

Par ailleurs, les exportations des demi-produits – qui représentent seulement 2,4% des exportations globales – ont augmenté de 24,2%, pour atteindre 1,11 milliard $. D’autres produits hors hydrocarbures ont également enregistré des hausses, comme les biens alimentaires (105,76% soit 286 millions $) et les biens de consommation non alimentaire qui ont stagné à 12 millions $.

Poursuite de la hausse des importations

Les importations de l’Algérie sont en hausse de 14,23% sur les huit premiers mois 2013 pour totaliser 1,25 milliard $. A l’exception des produits bruts qui reculent de 3,5%, toutes les catégories sont en augmentation.

La hausse la plus importante (49,5%) est enregistrée par les biens d’équipement agricoles (317 millions $), suivis des produits énergétiques et les lubrifiants (25,8% – près de 2,94 mds $), les biens d’équipements industriels (20,4% – 10,76 mds $) et les biens de consommation alimentaires (14,1% – 6,53 mds $).

Sur le seul mois d’août, la balance commerciale de l’Algérie enregistre un excédent de 1,71 milliard $ contre 1,81 milliard $ en août 2012. Une baisse de 93 millions $.

En 2012, l’Algérie a réalisé un excédent commercial supérieur de 3,6% à 2011 : 27,18 mds $ contre 26,24 mds $. La courbe pourrait repartir dans le sens de la décrue dès cette année.

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