« Depuis que les Algériens ont verrouillé la frontière, ma voiture n’a pas bougé »

Redaction

Plus de 18000 personnes vivant de la contrebande de carburants se retrouvent sans ressources du coté de Oujda, à l’extrême Est du Maroc. Une preuve que les mesures prises par les autorités locales de la wilaya de Tlemcen ont porté leurs fruits.

Selon des données récoltées sur place par l’AFP, des dizaines de milliers de marocains ne trouveront plus rien à faire après ces mesures du gouvernement algérien. « Depuis que les Algériens ont verrouillé la frontière, ma voiture n’a pas bougé », témoigne un habitant marocain cité par l‘AFP. « Ma voiture transportait jusqu’à une tonne de gazole, deux-trois fois par jour. Aujourd’hui, elle ne sert plus à rien », ajoute-il.

La première conséquence de la restriction imposée au trafic de carburant est une hausse vertigineuse des prix des produits pétroliers. Les prix du carburant de contrebande ont flambé. De 90 dirhams (8 euros) avant juin, le bidon de 30 litres de gazole est passé à 250 dirhams (22 euros), indique encore la même source.

Aussitôt, les 4. 000 grands taxis de l’Oriental ont augmenté leur tarif de 20%. Malgré cela, le compte n’y est pas, clame Fathi Miri, un représentant de la profession. « Nous en avons marre de cette situation. Un jour nous allons enlever les roues de nos voitures et tout bloquer », dit-il.

Pour tenter de rattraper le retard, les autorités marocaines tentent d’apporter des solutions. Elles ont acheminé, ces derniers jours, quelque 700 tonnes de carburants, loin des 300 000 tonnes qui provenaient auparavant d’Algérie. Le compte n’y est donc pas et les risques d’une crise sociale sont toujours là.

Face à l’ampleur du trafic de carburants aux frontières, le gouvernement algérien a décidé, ne juin dernier, de restreindre la vente de carburants dans certaines wilayates frontalières. A Tlemcen, par exemple, le plein est plafonné à 500 DA par véhicule et par jour. Cela  a réduit considérablement la quantité du carburant qui traverse les frontières. « Nous avons fermé les yeux, mais maintenant, on doit sévir », avait expliqué le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Le ministère de l’Intérieur avait également estimé à plus de 25% le taux du carburant qui va aux pays voisins. Ces quantités permettent de faire circuler plus de 600 000 véhicules dans les pays voisins, avait estimé de son coté le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi.

Essaid Wakli