C’est un cas sans précédent. Le ministère des Transports vient d’adresser une note officielle à plusieurs entreprises portuaires nationales pour leur ordonner de ne plus coopérer avec la société de logistique et de transport française Necotrans exerçant en Algérie des activités réglementées sans disposer de la moindre autorisation, a-t-on appris de sources concordantes.
Il s’avère que cette entreprise française gère même des ports-secs à Alger et Annaba ! Et pourtant, le ministère des Transports reconnait lui-même que cette entreprise exerce illégalement ses activités de transports et de logistique auprès des ports algériens. Comment est-ce possible ? En réalité, ce problème n’est pas un cas isolé. Bien au contraire. Plusieurs sociétés étrangères violent la réglementation algérienne et développent des activités de logistique, réglementées dans notre pays, sans disposer de la moindre autorisation délivrée par les organismes compétents.
Ces sociétés étrangères rusent pour pouvoir décrocher des marchés en Algérie. Elles se contentent de demander un agrément aux wilayas en tant qu' »auxiliaires de transports routiers« , comme le prévoit la législation. Ceci dit, cet agrément ne les autorise nullement de travailler avec les ports ou aéroports. Pour ce faire, ces opérateurs ont besoin d’un autre agrément délivré, cette fois, par le ministère des Transports. Cette démarche obligatoire est ignorée par plusieurs de ces entreprises étrangères.
Par ailleurs, plusieurs opérateurs nationaux ont saisi à ce propos le ministère des Transports. Le mode de facturation de ces entreprises étrangères soulève en effet de nombreuses interrogations. « Ces opérateurs étrangers assurent le transport de marchandises de bout en bout. Du port situé en Chine ou en France jusqu’au point de chute en Algérie. C’est ce qui fait que ces opérateurs facturent tout à l’étranger. Et cela constitue une grande perte pour le fisc algérien », s’indigne un des acteurs nationaux de ce secteur. « Avons-nous réellement besoin d’opérateurs étrangers pour assurer le transport de marchandises dans notre pays ? Ce n’est tout de même pas un savoir-faire que l’on ne maîtrise pas », ajoute encore notre interlocuteur.
Il est à signaler que le coût du transport et de la logistique représente de 15 à 30 % du coût du produit importé ou commercialisé. C’est dire toute l’importance que revêt cette activité. Les défaillances et l’anarchie dans ce secteur provoque de graves conséquences sur le marché et, au final, le pouvoir d’achat des Algériens.