C’est un autre scandale qui risque d’ébranler les autorités algériennes dans les jours à venir. Le ministre de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelouahab Nouri, a reconnu jeudi, à Tipaza, la distribution « illégale » de quelque 65 ha sur un total de 1.059 ha, du Parc des grands vents (Dounia parc) d’Alger, destinés à constituer un parc citadin de villégiature pour les habitants de la capitale.
« Des lots de terrains ont été distribués dans un irrespect total de la législation en la matière et loin de toute transparence, en vue de l’implantation de projets imaginaires, représentés pour la plus part d’entre eux, par des fast-food », a dénoncé le ministre sur un ton ferme. Abdelouahab Nouri a confié également qu’il était « abasourdi » lorsqu’il « avait pris connaissance de de dossier ». Selon Nouri, les services de son ministère ont procédé à la résiliation des contrats relatifs à 96 projets, dont une quarantaine de fast-food. « Il est impossible d’insuffler le développement du secteur touristique, par l’encouragement de la culture du fast-food, et du déni de la loi », a relevé Abdelouahab Nouri assurant que la distribution des lots en question s’est faite, également, en l’absence de plans d’aménagement territoriaux, d’ou la gravité de la situation.
Cette fracassante sortie médiatique de l’actuel ministre du Tourisme relance les soupçons de corruption et de malversation sur la gestion des affaires du secteur du Tourisme par Amar Ghoul, le prédécesseur d’Abdelouahab Nouri, puisque le dossier de « Dounia Parc » relevait de sa responsabilité. Amar Ghoul a dirigé ce ministère depuis l’été 2015 jusqu’au 11 juin 2016. La distribution de ces lots de terrains et l’implantation des projets à Dounia Parc nécessitaient l’accord et les autorisations d’Amar Ghoul, le leader islamiste et l’un des promoteurs du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. A la suite de son limogeage, il n’a été soumis à aucune obligation de fournir un bilan. Au contraire, il a bénéficié d’un parachute doré en se retrouvant sénateur au tiers présidentiel. Ce qui lui garantit l’impunité grâce à… l’immunité parlementaire.