Algérie : Comment les contrebandiers maquillent le transfert illicite de devises ?

Redaction

Mis en échec, des contrebandiers ont essayé de transférer 4 millions de dollars.

Mohamed Abdou Bouderbala, le premier responsable des Douanes algériennes, a révélé jeudi 7 novembre que ses services ont mis en échec, au niveau du port de Béjaia, une opération de transfert illicite de la devise pour une somme de 4 millions de dollars. Dans son édition du 8 novembre, le quotidien arabophone «El Khabar» est revenu sur le sujet en tentant de mettre en lumière les différentes manières avec lesquelles les contrebandiers et autres trafiquants arrivent à faire sortir du pays des sommes colossales de devises. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’opérations d’importations « tout a fait légale ». Le problème réside dans les produits importés. Le journal indique que récemment, par exemple, les services des Douanes ont découvert, au port d’Alger, des conteneurs remplis de pierres et de sables, provenant de Shanghai et de quelques autres pays. Les produits en question étaient déclarés comme étant du matériels et équipements d’investissement.

En somme, les fraudeurs déclarent des produits, facturés à des sommes souvent élevées, alors que leurs conteneurs contiennent des déchets ou autres matériaux sans aucune valeur. Après enquête, les services de sécurité se rendent souvent compte que les registres de commerces et autres informations utilisés ont été falsifiées. Des conteneurs peuvent ainsi être abandonnés sur les ports dès que les contrebandiers comprennent que leur supercherie a été démasquée. En plus, les entreprises étrangères, chez qui sont importés ces «produits» sont également fictives.

Ainsi, dans l’affaire de 4 millions de dollars récemment trouvés au port de Béjaia, les conteneurs perquisitionnés contenaient des produits provenant de Chine sans valeur. Et le registre de commerce de l’importateur avait une adresse à Bir El Atter, dans la wilaya de Tebessa, une localité frontalière avec la Tunisie connue pour ses activités de contrebande.

Elyas Nour