En catimini, la Banque d’Algérie a décidé de la baisse de 10% de la valeur du dinar. De mauvais augure pour le portefeuille des Algériens.
La pilule va avoir du mal à passer. Ces prochaines semaines, les Algériens vont devoir payer plus cher leurs biens de consommation. Pourquoi une telle poussée inflationniste ? Le Conseil de la monnaie et du crédit a décidé en juin dernier, en toute discrétion, de dévaluer le dinar. Une mesure appliquée depuis juillet dernier. Ainsi, sur les trois derniers mois, le dinar algérien a perdu 10% de sa valeur par rapport à la monnaie européenne. Ce jeudi 24 octobre, un euro coûte officiellement 112 dinars. Un niveau record jamais atteint par le dinar algérien face à la monnaie unique européenne.
Inéluctable augmentation des prix des produits importés
Cette considérable baisse de la parité du dinar par rapport à la devise européenne se traduira fatalement par une hausse des produits et services importés. Or le pays dépend plus que jamais des importations. Selon un rapport du Centre national de l’informatique et des statistiques, de janvier à fin septembre 2013, l’Algérie a importé des biens alimentaires pour une valeur de 7,32 milliards de dollars, contre 6,56 milliards enregistrés durant la même période en 2012. Soit une hausse de 11,45%.
Pour diminuer l’impact de cette dévaluation de la monnaie sur le pouvoir d’achat des Algériens, le Trésor va devoir consentir un important sacrifice budgétaire. En effet, le gouvernement de Sellal devra subventionner davantage les principaux produits de consommation pour maintenir leur prix à un niveau acceptable dans un contexte social tendu.
Cette baisse du dinar aura un effet relativement limité sur la compétitivité des produits locaux, l’Algérie important bien plus qu’elle n’exporte. Les exportations des hydrocarbures représentent effectivement 98% des exportations totales du pays. Difficile dans ce contexte de présenter la dévaluation du dinar comme une mesure économique.