Comment l’ENIE prépare sa reconquête

Redaction

Au bord de la faillite il y a quelques années, l’Entreprise nationale industrie électronique (ENIE) reprend du poil de la bête. Objectif : redevenir le leader de l’électronique en Algérie.

Pendant longtemps la marque ENIE était pour les Algériens un gage de qualité. Ses produits, notamment le fameux téléviseur CT 2 et C3, se taillaient la part du lion. En perte de vitesse depuis la fin des années 1990 et après avoir frisé la faillite, la société créée en 1982 et établie à Sidi Bel-Abbès, veut renaître de ces cendres. Elle compte reconquérir les parts de marché perdues à la suite de la pénétration du marché algérien par des firmes internationales et la montée en puissance de concurrents locaux. A l’horizon 2015, la société publique ambitionne même de porter sa part de marché de 16% à 21%.

Panneaux solaires et cartes électroniques

Et pour ce faire, l’ENIE ne lésine pas sur les moyens. Plusieurs chantiers ont été lancés depuis 2009. L’entreprise nationale se lance ainsi dans le créneau des panneaux photovoltaïques. L’avis d’appel d’offres pour la fabrication de panneaux solaires d’une capacité de production de 6 mégawatt (MW) a été publié et un fournisseur américain a déjà été sélectionné. « Le contrat sera signé la semaine prochaine », a annoncé mercredi 23 octobre Ahmed Fetouhi, président du directoire de la SGP-Indelec (Industries électroniques et électroménager).

Interrogé par l’APS sur la maîtrise de la technologie de fabrication des panneaux photovoltaïques, ce dirigeant a expliqué que les ingénieurs de l’ENIE sont déjà parvenus en 1983 à réaliser une cellule solaire, utilisée pour la production de semi-conducteurs, un matériau ayant les caractéristiques électriques d’un isolant. ‘C’est le même principe de fabrication pour la cellule solaires des panneaux photovoltaïques’, a-t-il souligné.

Le plan de relance de l’ENIE porte également sur le développement de l’activité « intégration électronique » et la fabrication de cartes électroniques, considérées comme le cerveau de chaque produit électronique ou machine. Il est prévu entre autres la fabrication de circuits imprimés, des supports électriques servant à installer la carte électronique et ses composants ainsi que la réalisation de panneaux de signalisation et de panneaux publicitaires.

Un centre de recherche et de développement

Mais ce n’est pas tout. Pour concrétiser ses projets, l’ENIE va également investir dans la recherche et le développement. Un segment bien souvent négligé par les entreprises algériennes. Pour suivre les évolutions technologiques rapides que connaît le secteur, un centre de recherche et de développement a été crée sur le site industriel de l’ENIE à Sidi Bel-Abbès, a expliqué Ahmed Fetouhi. « L’avis d’appel d’offres pour l’acquisition de certains équipements a été déclaré infructueux en l’absence de soumissionnaires, par contre les contrats ont été signés pour la réception des équipements de 17 lots de laboratoires avant la fin de l’année », a indiqué le président du directoire de la SGP-Indelec. Un bureau d’architecture a été désigné la semaine passé pour la réalisation des travaux de mise à niveau du bâtiment qui va abriter ce centre, a-t-il encore annoncé.

Dans sa reconquête du marché national, ENIE peut compter sur le gouvernement de d’Abdelmalek Sellal, qui met actuellement en œuvre une politique offensive de réindustrialisation de l’Algérie. Ainsi, le gouvernement algérien a versé pas moins de 19 milliards de dinars à l’ENIE. Une enveloppe destinée à l’acquisition de nouveaux équipements de production pour mener à bien touts ces projets. Les prochains résultats diront si ENIE a remporté son pari.

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