Economie : « Nous sommes dans un système hybride unique en son genre »

Redaction

Ferhat Aït Ali, analyste financier, répond aux questions d’Algérie-Focus sur la crise économique qui se profile à l’horizon pour l’Algérie si la baisse du prix du pétrole continue. 

Propos recueillis par Mabrouk Bouchagrouni

La chute des cours du brut fait paniquer le gouvernement. Quelles sont selon vous les mesures d’urgence à entreprendre pour faire face à la situation pour limiter les répercussions sur le volet socio-économique ?

Je ne sais pas si le Gouvernement panique ou pas, mais en économie, les mesures urgentes entraînent souvent plus de dérapages que de redressement. Il y a surtout des mesures précipitées à éviter, comme une dévaluation intempestive du dinar, ou l’introduction de nouveaux impôts ou l’augmentation de ceux existants. Ce genre de mesures, preuves de panique réelle, sont contre productives quand elles sont prises dans une conjoncture normale, alors que dans une conjoncture de crise imminente, elles sont plus des boulets économiques et politiques que des bouées de sauvetage.

La première mesure, en donnant l’illusion d’un rééquilibrage des dépenses en monnaie locale avec les capacités de paiement en devise, entraîne une hausse incontrôlée de l’inflation et une diminution subite du pouvoir d’achat, qui se répercutera non seulement sur les moyens de subsistance immédiats des populations, mais sur l’intégralité des actifs locaux, qui tout en augmentant dans l’esprit de leur détenteurs ne trouveront pas acquéreur. Ce qui grippe la circulation de biens et de moyens de paiement dans tout le pays, de surcroît toute dévaluation rend les investissements des nationaux plus coûteux et moines rentables, et les créances bancaires plus risquées pour les créanciers et moins résorbables par les débiteurs, détruisant ainsi tout effort de relance par l’investissement.

La deuxième mesure, loin d’apporter un plus aux recettes immédiates de l’Etat, élargira et le mécontentement et la base d’assiette qui essaiera d’échapper à cette nouvelle pression fiscale, entraînant des contentieux aussi bien administratifs et judiciaires dans l’individualité que politiques et moraux au niveau global de société.

Ibn Halon a décrit ces mesures comme étant le dernier clou dans le cercueil des dynasties chancelantes, et non pas comme leur planche de salut.

Jusqu’à quand le fonds de régulations de recettes (FRR) et les réserves de changes peuvent-ils être puisés par le gouvernement ?

Le FRR, initialement conçu pour constituer une réserve de crise, par les excédents dégagés en fin d’exercice sur des recettes fixées au préalable sur la base d’un prix de référence, censé être la limite aussi bien des recettes à budgétiser que des dépenses à financer, a cessé d’être cet outil depuis 2009, date à laquelle il a commencé à être ponctionné des déficits de l’exercice lui-même. Les lois de Finances étant conçues au départ avec une limitation des recettes à un montant donné, mais une expansion des dépenses au-delà de ce montant, ce qui revient à une réindexations des recettes en fin d’exercice par ponction dur une épargne théorique, par un mécanisme dont le brevet doit être déposé par nous, du fait que nous sommes les seuls au monde à opérer selon ce mode.

Au fil des années, on peut dire que le FRR a été ponctionné au fur et à mesure de son alimentation et que si ce n’était les excédents effectifs à fin 2008, il n’y aura aujourd’hui plus aucun sous dans ce fonds.

Cet excédent de 4700 Milliards de dinars à fin juillet 2014, et qui sera encore alimenté de quelque 2000 Milliards de dinars en fin 2014, servira déjà à éponger en partie du déficit du trésor de 2014, qui sera si les prévisions de la Loi de Finances 2014 se réalisent de l’ordre de 3400 Milliards de dinars, ce qui ramènera son solde à 3300 Milliards de dinars, qui ne couvriront pas le déficit prévisionnel de 2015, du même ordre, si les recettes pétrolières se maintiennent à une référence de 60 Dollars le baril ou moins.

De ce fait, il faut prévoir une loi de Finance 2016, sans aucun matelas pour le déficit budgétaire. Le FRR ayant fondu entre temps, sauf à faire des coupes intégrales dans le budget d’équipement ou partielles dans les deux budgets, sinon endetter l’Etat auprès des banques primaires, ce qui parait impossible, vu le taux de leurs créances en souffrances ou auprès de la Banque d’Algérie, ce qui va obliger cette banque à des émissions monétaires dangereuses, ou auprès de particuliers, ce qui parait difficile en période de crise de liquidités et de confiance, particulièrement si la pression fiscale et la législation sur l’origine des capitaux se maintient ou se durcit.

En définitive, ce fond a dans les faits plus servi d’écran de fumée à des politiques imprudentes et sans perspective que de matelas de secours à un système économique entièrement régit par l’Etat en aval et entièrement déconnecté de l’Etat en amont.

Pour les réserves de change, elles ne sont pas à la disposition de l’Etat, qui ne peut puiser dedans à sa convenance sauf pour la partie représentant ses propres détentions en dividendes ou capitaux placés. Dans les faits, ces réserves sont la contrevaleur en Devises de la monnaie mise en circulation localement sous toutes ses formes. Elle est un instrument de paiement de biens et services dégagés par des excédents de la balance de paiements, et de ce fait, accessible à toute demande de devises par un détenteur de monnaie locale habilité à importer des biens ou régler des services, que cette partie soit étatique ou privée, algérienne ou étrangère établie en Algérie.

Ces réserves estimées en mois d’importations sur la base d’une moyenne mensuelle d’importations peuvent tenir en cas de baisse le nombre de mois prévus en fonction des importations passées ou plus ou moins en fonction des importations à venir. Pour le gouvernement, elles seront de trente mois, mais je pense qu’elles tiendront plus, dans la mesure où elles seront un appoint aux revenus d’exportation même divisés par deux à venir. Elles peuvent donc tenir cinq ans ou même plus si les importations baissent sous l’effet de la crise interne inhérente aux moyens de paiement propres à l’Etat qui alimente le gros des salaires et des aides à la consommations qui vont tout droit aux importations.

Un seul risque pour le pompage de ces réserves, c’est les projections des cadres de Sonatrach détenteurs d’une partie de ces réserves sous forme de fonds propres, qui parlent encore de cent milliards de dollars d’investissements sur trois ans, dans des projets aussi opaques qu’à la rentabilité plus qu’incertaine.

Pensez-vous que les importations doivent être limitées, et ces baisses devraient toucher quels segments ?

Limiter les importations ne peut se faire sur décision politique ou par des contraintes administratives. La LFC 2009 en est la preuve. En voulant les limiter par introduction de certaines mesures relevant plus de l’entourloupe que de la régulation, elle a généré plus d’importation, mais surtout plus de surcoûts, moins de droits et taxes et plus de contentieux avec les fournisseurs se terminant toujours en défaveur de la partie Algérienne. Jamais les importations n’ont connu un tel essor que depuis qu’un bureaucrate a trouvé ce système pour les juguler.

Les importations vont chuter d’elle-même, une fois les projets bien étudiées et les ambitions rationalisées par manque de financement dans les dépenses publiques d’équipement. Mais aussi une fois les moyens de ménage menacés par l’incapacité à couvrir les dépenses superflues et les investissements de confort.

Le marché de la voiture est déjà un exemple de recul des importations vu la saturation du marché et le manque de revenus chez les classes moyennes. Une augmentation des prix des carburants aura un effet animateur sur ce segment d’importation qui a atteint des chiffres effarants ces dernières années.

Conjointement à ces facteurs déjà existants, une révision de tout le système de subventions et un soutien direct aux producteurs locaux dans certaines filières agricoles et alimentaires, aura pour effet de rationaliser les dépenses des ménages, de soutirer des dépenses superflues. Les moyens financiers des ménages qui devront orienter le gros de leurs revenus vers les produits précédemment subventionnés, tout en appuyant une production locale apte à remplacer les produits importés surconsommés par le truchement de cet égarement des aides publiques.

Comment réviser les subventions ?

Les subventions à la consommation ne sont jamais une bonne politique et aucun pays développé ne l’a suivie même en période de crise. Par contre le dumping ou la subvention à la production est un sport mondial quoi qu’en disent les occidentaux, nous sommes les seuls à faire l’inverse.

Les subventions de certains produits dans notre pays, ne profitent que faiblement aux segments de la population ciblée, qui quel que soit l’aide apportée au produit, n’a pas les revenus nécessaires pour en surconsommer. En revanche, la catégorie normalement exclue de ce dispositif, sont celles qui en profitent le plus, y compris les catégories criminelles comme les contrebandiers et autres trafiquants de produits soutenus.

Un ménage qui vit de 20 000 Dinars par moi et c’est le salaire plus fréquent en Algérie, ne peut consacrer au lait et au pain par exemple qu’un budget de 4000 Dinars par mois, sur lequel il ne gagne en subvention que 3000 dinars par mois, alors que pour le carburant, il n y a aucun accès direct.

Toutes les catégories sociales, y compris les plus dépensières et les plus spéculatives se rabattent sur les produits subventionnés et y puisent largement plus que les couches théoriquement ciblées. Le lait en poudre soutenu fini dans les usines de fromage et aux frontières, le pain fini dans les restaurants, les poubelles des riches et les frontières nationales.

Pour le carburant c’est une hécatombe. Même les transporteurs qui ont les carburants les moins chers au monde, pratiquent des tarifs passager/KM supérieurs au voisinage immédiat ou les carburants sont plus chers.

Il y a donc lieu de supprimer ces subventions au plus tôt, en orientant les aides vers les couches ciblées directement par indemnités dégressives sur les salaires de moins de 30 000 dinars.

Par subvention à la production, il y a lieu de comprendre la prise en charge des taux d’intérêts sur les investissements productifs, les aides à la production et au soutien des prix quand ils baissent sur le marché, et l’encouragement de la production locale de fourrages et d’élevages, ainsi que la participation de l’Etat à la création de fermes et de réseaux d’irrigation dans l’agriculture ainsi que d’autre moyens de production dans d’autres secteurs clés. Et non pas le paiement de salaires de paix sociale ou de postes non rentables ou sans objet comme cela a toujours été le cas.

Éponger des déficits structurels n’est pas une aide à l’économie mais un cache misère à l’absence d’économie.

Comment économisez dans le secteur de l’Energie ?

Les économies dans le secteur de l’énergie, commencent déjà en amont par l’introduction de systèmes de récupération des gaz torchés , ainsi que par l’introduction de la biomasse comme combustible, et l’émergence d’une réelle généralisation des sources d’énergies alternatives, tant au plan global qu’individuel, en encourageant le photovoltaïque individuel, ou l’éolien comme moyen de pompage et de production d’électricité à petite échelle.

On pourrait aussi expliquer aux gens qu’introduire de la laine de roche ou du polystyrène ou même de l’argile ordinaire dans les doubles cloisons de leurs nouvelles bâtisses ne coûtent pas grand choses et entraînent un confort thermique accru et des économies substantielles.

Pour cela, l’Etat devrait déjà commencer avec ses propres programmes de logement, intégralement fait avec des matériaux conducteurs et consommant moins d’énergie, quel que soit la zone d’implantation.

Pour les carburants, une élimination des subventions, compensée par le retrait des taxes bureaucratiques et improductives comme celle sur les véhicules neufs et la vignette, éliminerait non seulement une source de trafics énorme, mais aussi une bonne partie de la consommation sans objet économique induite par la politique actuelle.

Sonatrach compte investir dans divers projets, notamment l’exploitation de gaz de schiste. Pensez-vous que l’Algérie aura les capacités de suivre de telles démarches ?

Cette histoire de gaz de schistes, aurait été une plaisanterie, si ce n’était le côté acharné des défenseurs sans arguments de cette aventure, qu’ils n’arriveront jamais à expliquer économiquement ou même politiquement, autrement que par des incantations et faux chiffres pour certains, et des chimères et des harangues pour d’autres.

Dans les faits, quand quelqu’un vous annonce le plus normalement du monde, projeter dix puits pour 400 millions de Dollars, soit 40 millions le puits, et sachant qu’il faut 10 000 puits pour produire 50 milliards de mètres cube en moins de deux ans, et qu’à ce prix-là on se retrouve avec quelque chose comme 400 Milliards de Dollars de dépenses, sur des fonds qu’on n’ont pas et qu’on n’aura jamais plus en excédents, on se demande si le monsieur est normal ou si c’est nous qu’il prend pour des désinformés. Avec un million de BTU à 3,45 dollars, même le conventionnel ne devra pas être vendu mais transformé sur place, alors de là à parler de Gaz de schistes, il y a de quoi se demander où se trouve la frontière entre la mauvaise affaire et le sale coup.

L’idéal est de sortir de la dépendance alimentaire. Le lancement de projets agricoles pour atteindre la sécurité alimentaire est-il compromis ?

Le lancement de projets agricoles n’est jamais compromis quand il y a volonté politique et action bien comprise et planifiée. Si la profusion d’argent dépensé à ce jour n’a pas produit ce sursaut tant souhaité, c’est bien la preuve que la faille est dans le système et non dans les moyens. Les colons ont bien crée des fermes modèles sur une terre spoliée, dans un climat de guerre permanente et avec des moyens techniques dérisoires par rapport aux nôtres.

L’agriculture est question de volonté, de liberté des paysans et des investisseurs sur leurs terres, de plan de charge négocié entre toutes les parties, et de neutralisation des prédateurs en amont en en aval de cette filière. Or les prédateurs n’opèrent jamais sans une administration complice ou pour le moins compréhensive et textes alambiqués destinés à mettre le producteur dans la précarité et le prédateur en position d’attaque permanente.

Ibn Halon a dit que les nomades étaient l’instrument de la faillite des sédentaires en premier et de toute la nation en fin de parcours et aujourd’hui, nos nomades ne sont plus ceux des steppes, eux même victimes de la précarité de leur mode de vie, mais les nomades d’un nouveau genre qui sans rien produire, peuvent neutraliser ou désorganiser une filière entière par conjugaison des efforts de toute une faune bureaucratique élaborant elle-même les règles qu’elle applique, pour court-circuiter en amont ou en aval toute production sérieuse de richesses.

La relance de l’agriculture peut donc se faire avec les moyens de bord une fois les règles bien établies, par consensus, les textes claires et précis et vulgarisés permettant le maximum de liberté et de sécurité au producteur direct, et limitant au maximum toute possibilité d’intrusion d’éléments ou d’agissement nuisibles dans cette sphère, quelqu’un soient les auteurs et les prétextes invoqués.

Il faut déjà commencer par éclaircir le statut du foncier dans notre pays, ensuite tout sera plus clair.

Pensez-vous que la libéralisation de l’économie est l’une des solutions ?

Nous sommes dans un système hybride unique en son genre, ou le libéralisme a été compris dans son aspect le plus anarchiste et la régulation dans son aspect le plus obstructionniste. Officiellement nous sommes déjà dans le libéralisme et dans les faits, nous en visions les aspects les plus négatifs.

En contrepartie, nous avons gardé les aspects les plus irrationnels de l’étatisme économique, avec un secteur public qui est tout le temps déficitaire et dont la gestion directe ou indirecte relève plus des conclaves actionnaires secrets que des organes sociaux officiels. Nous avons aussi un Etat qui prélève comme fiscalité le tiers du PIB et crée une fiscalité ordinaire sur ses propres dépenses, supérieure à celle crée par le circuit économique, et des banques dont les décisions paraissent comme privatisées de facto, avec une gestion des critères relevant de l’occultisme, mais des trous qui sont eux bien publics.

Et comme il n y a ni motif valable ni moyen sur de revenir à une économie centralisée, avec le personnel politique et administratif local, sans aller vers la faillite à court terme, mettre le cap sur une économie basée sur les règles et textes universellement reconnus et utilisé dans le reste du monde sans trop s’égarer dans des « Novations » locales serait déjà un bon début.

Quels scénarios pouvez-vous dessiner si le gouvernement n’appliquer pas les mesures adéquates ?

Le scénario ce n’est pas moi qui le dessine, il est déjà là, et ne fera que s’accentuer au fil des mois comme une image sous un révélateur chimique.

Le marasme économique est déjà ancré dans notre démarche depuis le début des années 1980. Les chutes cycliques du prix du baril, ne mettent que les gouvernants dans l’expectative. Par contre, le reste de la société tous segments confondus y compris les plus nuisibles, a toujours vécu dans l’expectative et la peur du lendemain. Personne n’est sûr de rien ni en situation psychologique de planifier quoi que ce soit à long terme.

Néanmoins, cette fois-ci risque d’être la dernière en matière de dégâts si la baisse persiste plus de deux ans, et conjuguée à d’autre facteurs endogènes et exogènes d’instabilité et de peu des lendemains. Cette situation risque de dériver vers d’autres scenarii qui n’ont rien à voir avec ce à quoi peuvent s’attendre les esprits limités qui pensent être prémunis par un investissement dans la matraque ou les bonimenteurs de foire. C’est l’existence même d’une nation Algérienne qui est en jeu à moyen terme. Une nation se soude par un projet commun et bénéfique au plus grand nombre, et non par les professions de foi et les entourloupes de bonimenteurs, et certainement pas par la segmentation de la société en présumés partisans ou présumés ennemis de la Nation, les uns et les autres pouvant changer de rôle au gré des évènements ou des intérêts.

Au final, ne pensez-vous pas que tout est lié au politique et à la liberté de l’initiative citoyenne ?

Il est évident que tout acte de gestion d’un volet de la vie d’une nation relève de la politique, et l’économie n’y échappe pas, elle est même le fondement de toute politique dans une Nation moderne.

Elle n’est pas comme le conçoivent une partie de nos concitoyens et gouvernants, au service de la politique, mais le nerf et l’objet de toute vision politique saine et claire.

Ceci à condition de considérer la politique comme un sacerdoce au service d’un projet national qui prend en charge les ambitions d’une Nation dans tous ses volets et au profit de tous ses segments policés et utiles les uns aux autres.

Notre vision de la politique étant aussi attardée que celle que nous avons de l’économie, dans cette région du monde, certains ont tendance à croire dans le pouvoir et dans l’opposition que l’économie est un instrument de pouvoir politique et la politique un instrument d’accès au pouvoir économique, mais sans aucun projet précis pour les deux volets, en dehors de projets personnels ou de caste aussi limités que l’horizon des détenteurs de ces pouvoir et des aspirants à les en déloger.

L’initiative individuelle en économie et la liberté d’entreprendre mais aussi de vivre comme on l’entend sans empiéter sur les initiatives des libertés des autres, sont le nerf de la guerre économique et le stimulant de toute société vers la réussite. En l’absence de cet état de fait, et d’esprit dans une société ou chez ses gouvernants, toute aspiration au développement est une chimère.

On n’a jamais vu un troupeau vaincre une horde même minime en nombre. Les troupeaux ne se défendent pas, et le jour où tout le monde aura compris cela dans cette région, les choses iront mieux.