Elevage des vaches laitières/La corruption menace un ambitieux projet d’investissement étranger

Redaction

A El Tarf, à l’extrême est du pays, un ambitieux projet d’investissement étranger pourrait booster significativement le secteur névralgique de l’élevage des vaches laitières. Une coopérative agricole autrichienne qui active d’ores et déjà en Tunisie dans la région d’El Kef souhaite investir en Algérie et élever de 500 à 2000 vaches laitières. 

Des contacts ont été entamés avec une coopérative agricole algérienne située dans la commune de Chefia dans la wilaya d’El Tarf. Les éleveurs autrichiens ont manifesté leurs intérêts pour introduire en Algérie une race bovine autrichienne, la waldviertler blondvieh. Mais, pour ce faire, les investisseurs autrichiens ont exigé une ferme d’une superficie de 100 hectares, a-t-on appris auprès de la partie algérienne impliquée dans ce projet d’investissements. Grâce à la bonne volonté des autorités locales de la commune de Chefia, ces terres ont été mises à la disponibilité des investisseurs autrichiens qui détiendront, comme le prévoit la législation algérienne, 49 % de ce projet d’investissement. La production laitière escomptée dans cette ferme pilote est de 25 litres de lait pour chaque vache. Ce qui équivaut au double de la moyenne de production nationale qui tourne entre 10 et 12 litres par vache.

Cet investissement algéro-autrichienne va donc faire beaucoup de bien à notre pays qui dépend toujours et encore de ses importations de lait en poudre. Malheureusement, force est de constater que ce projet tarde à entrer en vigueur alors que sa planification a été pratiquement bouclée depuis août dernier. Et pour cause, la partie autrichienne butte sur un seul blocage : le climat d’affaires très défavorable en Algérie et la corruption qui mine son administration. Effectivement, l’investisseur autrichien réclame des garanties avant son implantation en Algérie. « Ils nous demandent de leur assurer qu’ils ne seront pas confrontés à la règle du bakchich. Ils craignent vraiment la corruption dans notre pays et nous espérons qu’ils ne feront pas marche arrière à cause de ce fléau », nous confie une source proche de ce dossier d’investissement qui croise les doigts pour la réussite de ce projet.