Il y a une très forte tension, depuis plusieurs jours, sur le lait en sachet. Une véritable pénurie est enregistrée au niveau de plusieurs régions et localités.
Et comme si cela ne suffisait pas pour accabler le pauvre citoyen algérien, les produits laitiers, comme le lait en poudre ou bien celui conditionné dans des boites cartonnées, à l’exemple des marques Candia et Soummam, ainsi que les yaourts, ont connu une hausse significative des prix.
Face à cette situation inquiétante, les différents intervenants dans le secteur se rejettent la responsabilité de cette pénurie qui, dans le cas où elle perdurera encore, risque de provoquer des remous au sein de la population. Le lait en sachet est un produit de première nécessité. «Ce n’est pas normal que le lait conditionné en sachet dont le tarif est administré à 25 DA/litre manque en ce moment», a déclaré à l’APS Mahmoud Benchekour président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (CIL). Selon lui, «les transformateurs continuent à recevoir leurs quotas habituels de poudre de lait destinée uniquement à la fabrication du lait conditionné en sachet». Dans le même ordre, l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) affirme qu’ «il n’y avait eu aucune restriction des quantités de la poudre destinées aux transformateurs aussi bien publics que privés». De son côté, le groupe laitier public Giplait affirme que «les quantités de lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) produites par le groupe sont restées inchangées».
Où est le problème donc ? Selon Mouloud Harim, le PDG du groupe Giplait, il s’agit des retombées de la hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international. Une tendance enregistrée depuis le premier trimestre de l’année 2013. Ce qui a provoqué la hausse des prix des produits laitiers. Et comme, les prix du lait en carton a augmenté, certains se sont rabattus sur le lait en sachet, créant ainsi, estime-t-il, une demande supplémentaire. Sauf que, la tension sur le lait en sachet a commencé, fin décembre, avant que les prix des produits laitiers n’augmentent, début janvier. De son côté, Mahmoud Benchekour, président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (CIL), a évoqué un possible problème détournement de la poudre de lait subventionné, destinée à la fabrication du lait en sachet (de 25 dinars).
Cependant, les commerçants croient fermement que les quotas distribués ont réellement baissé. Plusieurs commerçants d’Alger, par exemple, ne reçoivent plus régulièrement leurs quantités de lait. D’autres reçoivent beaucoup moins que d’habitude. D’après Farid Aoulmi, le représentant des distributeurs à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), la raison est liée au fait que Giplait de Birkhadem a décidé de réaffecter des quantités destinés à Alger pour Tipaza et Blida. En d’autres termes, plusieurs intervenants donnent des informations contestables et chacun rejette la responsabilité sur l’autre. Et en attendant, le gouvernement de Sellal a décidé, mercredi dernier, d’ouvrir une enquête à ce sujet.
Elyas Nour