Le ministère de l’Environnement s’engage à utiliser des technologies « propres » dans son exploitation des ressources en gaz de schiste du pays. Objectif : calmer le jeu avec les militants écologiques.
L’Algérie est bien déterminée à exploiter ses ressources en gaz de schiste. L’opération a même déjà été amorcée début juillet dans les bassins d’Ahnet, dans le sud d’Aïn Salah, là où le premier gisement avait été exploité en 2012. D’ici la fin de l’année, quatre nouveaux puits seront forés par les techniciens de Sonatrach.
Face à ce coup d’accélérateur des autorités algériennes, qui, dans un premier temps, avaient annoncé le début de l’exploitation des gisements de gaz de schiste en 2020, la gronde citoyenne continue de se faire entendre. Des manifestations continuent à être organiser régulièrement dans le pays, notamment dans le Sud, la région la plus directement concernée, pour dire « non » au gaz de schiste.
Alors, pour calmer la contestation sociale, le ministère de l’Environnement s’engage pour la préservation de l’écosystème des zones forées. L’exploitation du gaz de schiste en Algérie utilisera un procédé basé sur de nouvelles technologies moins polluantes, a tenté de rassurer dimanche la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Dalila Boudjemaa. Une méthode et des produits moins polluants seront employés pour extraire le gaz de schiste de la roche sans contaminer l’environnement, a promis la ministre lors d’un point presse à Tizi-Ouzou. « L’utilisation de tube en acier cimenté à travers lesquels le mélange d’eau, de sable et des produits chimiques sera injecté dans la poche de gaz, évitera la contamination du site », a ainsi précisé Dalila Boudjemaa. Selon elle, l’Algérie est à l’abri de la pollution engendrée par l’exploitation des ressources en gaz de schiste. « L’Algérie dispose des moyens nécessaires à mettre en place pour se prémunir contre toutes ces formes de pollution », a-t-elle ainsi souligné.
Autre promesse formulée par la ministre de l’Environnement : la réutilisation de l’eau usée pour fissurer la roche contenant le gaz de schiste. Lors d’un point presse à Tizi Ouzou, la ministre a ainsi déclaré que son cabinet a « exigé et obtenu des différents parties concernées, que cette eau qui remonte à la surface soit traitée et réinjectée dans le sol pour l’exploitation de nouveaux forages ».
Pas sûr que ces arguments réussissent à convaincre les militants hostiles à l’exploitation des gisements de gaz de schiste, qui mettent en garde contre une catastrophe écologiques et humaines. Ces derniers craignent effectivement qu’en fissurant le sous-sol rocheux contenant du gaz de schiste, des éléments radioactifs, combinés aux produits chimiques utilisés pour l’extraction, viennent contaminer la nappe albienne.
La rédaction avec APS