Aussitôt dit, aussitôt fait. Saïd Sahnoune est désigné, ce matin de dimanche à Alger comme Président directeur général de Sonatrach par intérim, en remplacement de Abdelhamid Zerguine, limogé par la présidence de la République.
Plusieurs heures après l’annonce du départ de Zerguine, des questions demeurent posées à propos de cet énième remplacement. Et les spéculations les plus folles courent sur une décision qui aurait pu rester dans son sillage si ce n’est les interférences politiques.
Il y a quelques semaines, en effet, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune, avait alerté l’opinion publique sur « des pressions qu’exercent un homme d’affaire » proche du cercle présidentiel pour remplacer Abdelhamid Zerguine par un responsable proche de lui pour pouvoir obtenir des marchés de la Sonatrach. Cela n’a pas raté et dès l’annonce de la nouvelle, tout le monde a une pensée pour… Ali Haddad, patron de l’ETRHB. Ce dernier est effectivement un proche du cercle présidentiel et gère la seule entreprise privée qualifiée dans les marchés pétroliers.
Bien sûr qu’en plus de pressions maffieuses, d’autres raisons sont avancées pour expliquer ce limogeage. Certaines sources citées par le Soir d’Algérie évoquent une « incompétence » de l’ancien PDG de la Sonatrach. Ces sources reprochent à Zerguine de ne pas avoir atteint « les objectifs » tracés depuis sa nomination en 2011.
D’autres sources, citées notamment par El Watan, évoquent un différend personnel entre Abdelhamid Zerguine et le ministre de l’Energie et des mines. Le journal estime que l’ancien Pdg défendait « son pré carré » ce qui n’est pas apprécie par le ministre. Mieux, El Watan lie ce limogeage au fait que Abdelhamid Zerguine « coopère » dans le dossier de Chakib Khelil.
Quoiqu’il en soit, cette mise à l’écart ne laissera pas de faire couler beaucoup d’encre et pour longtemps.
Essaïd Wakli