A quoi et comment dépensent les Algériens leur argent ? C’est la question difficile à laquelle une enquête de l’Office national des statistiques (ONS) a tenté de répondre. En Algérie, les enquêtes sur les dépenses de consommation des ménages sont menées chaque 10 ans. C’est pour cela que depuis l’indépendance à ce jour, cinq enquêtes uniquement ont été réalisées.
Dans ce contexte, les dépenses des consommateurs algériens demeurent un mystère que beaucoup de sociologues ou économistes tentent d’explorer. La dernière enquête de l’ONS menée en 2011 et dont les résultats définitifs n’ont toujours pas été rendus publics, nous éclaire tout de même sur la nature des dépenses des Algériens et leurs consommations préférées. Ainsi, cette enquête de l’ONS nous apprend que les consommateurs algériens consacrent la plus grande partie de leur argent aux achats des produits alimentaires.
En effet, les ménages algériens consacrent près de 42% de leurs dépenses aux besoins alimentaires, révèle cette enquête de l’ONS qui a porté sur un échantillon de 12.150 ménages répartis à travers le territoire national. Les besoins alimentaires constituent donc la priorité des ménages algériens. S’ensuit ensuite le logement, et ses diverses charges, qui représente 20,4 % des dépenses des Algériens 12% du budget des ménages est consacré pour les frais de transport et communications et 8% pour l’habillement et chaussures de la dépense annuelle globale des ménages.
Nourriture, logement, transport et habillement, voici donc les dépenses qui intéressent la majorité des Algériens. Force est donc de constater que les loisirs, les voyages, l’évasion, la culture ou le sport ne figurent guère sur sa liste des priorités pour les dépenses des ménages. L’Algérie est, visiblement, davantage préoccupé par la satisfaction de ses besoins vitaux que par ses plaisirs personnels indispensables, pourtant, pour son épanouissement. C’est le constat, un peu amer tout de même, qu’on peut dresser à la suite des résultats de cette enquête.
Celle-ci se veut, malgré tout, positive et euphorique puise qu’elle que la dépense des ménages algériens a presque triplé durant la décennie (2000-2011) au niveau national, passant de 1.531,4 milliards (mds) de DA à en 2000 à 4.489,5 mds de DA en 2011. Cette même enquête nous révèle que plus la taille du ménage est élevée, plus la dépense de celui-ci est grande. Elles passe de 40.795 DA chez les ménages de très petite taille (1 à 2 personnes) à 78.101 DA chez les familles de neuf (9) personnes et plus.
Faut-il s’en réjouir pour autant ? Pas vraiment car cela démontre que les familles algériennes subissent de nombreuses contraintes pour diversifier leurs dépenses et veiller à leur sécurité financière. Des difficultés qui persistent encore en dépit d’une nette amélioration du pouvoir d’achat de l’Algérien. Les salaires des Algériens ont beau augmenté, la cherté de la vie et l’inflation réduisent la marge de manoeuvre du consommateur. Celui-ci se retrouve ainsi obligé à penser uniquement à se nourrir, se loger et déplacer pour travailler.