Exclusif/La liste complète des importateurs ayant escroqué l’Algérie

Redaction

Ils obtiennent des lignes de crédit auprès des banques publiques algériennes ou internationales établies en Algérie. Ils transfèrent ensuite des devises pour soi-disant importer de la marchandise utile à l’économie nationale. Mais, au final, tout ce qui les intéresse est de transférer des fonds à l’étranger.

Les marchandises importées entrent dans les ports algériens avec des fausses déclarations douanières. Une fois débarquée, cette marchandise reste abandonnée dans des containers. Les semaines et les mois s’écoulent, mais personne ne vient réclamer sa marchandise. Les douaniers sont alors contraints de forcer les portes des conteneurs. Et à leur grande surprise, ils découvrent des chargements de cailloux, de chaussures trouées, de vêtements usés et autres marchandises ne coûtant même pas un dinar! Pourtant, dans les dossiers d’importation et les déclarations douanières, la valeur de cette marchandise est fixée à plusieurs millions d’euros. Arnaque, escroquerie, voici comment procède les importateurs véreux pour transférer illicitement des devises dans les paradis fiscaux de Dubaï ou Hong Kong. Chaque année, plusieurs centaines de millions d’euros sont détournés de cette manière. Aucun chiffre précis n’est arrêté. Mais des sources bancaires et des inspecteurs  de la Banque d’Algérie ont confié à Algérie-Focus que ces pratiques coûtent à l’Etat algérien entre 1 et 3 milliards de dollars. Une somme colossale avec laquelle l’Algérie aurait pu financer des projets de développement. Mais, rien ne nourrit en scrupules les barons de l’import-import.

Les enquêtes déclenchées par les services des douanes algériennes n’ont jamais freiné les ardeurs de cette mafia. Preuve en est, début 2015, un fichier des fraudeurs a été établi au niveau de la direction générale des Douanes algériennes. Il regroupe les noms, adresses, et numéros d’identification fiscale des opérateurs fraudeurs impliqués dans des affaires d’importations illégales. Algérie-Focus s’est procuré une copie de ce fichier. Nous avons décidé de publier la liste complète de ces mafieux dont l’implication dans des opérations d’importation frauduleuse a été prouvée et établie par les Douanes algériennes, à la suite d’une série d’investigation.

Nous avons récolté près de 70 noms et adresses d’opérateurs qui ont abandonné leurs marchandises dans les ports après avoir réussi à faire évader des devises. Ces opérateurs mafieux ont utilisé des registres de commerce avec des prête-noms. Ils font toujours l’objet d’investigations des services de sécurité. Ils demeurent très difficile de les retrouver parce qu’une fois les devises transférés à l’étranger, ils fuient l’Algérie. Mais, certains d’entre-eux, restent et poursuivent leur business au détriment des intérêts de leur pays.

Le plus étrange dans cette situation demeure la passivité de la Banque d’Algérie. Celle-ci n’a adressé aucun “fichier des interdits de domiciliation” concernant les opérateurs fraudeurs dont nous dévoilons l’identité dans le tableau ci-dessous. Cela est d’autant plus incompréhensible que l’article 8 et 8 bis de l’ordonnance 96-22  relative à la répression de l’infraction à la réglementation des changes, permet à la Banque d’Algérie d’imposer des “interdictions d’importation” à ces importateurs véreux. Aujourd’hui encore, parmi cette soixantaine d’opérateurs malhonnêtes, il est totalement  possible que certains continuent de travailler le plus normalement du monde et à bénéficier de lignes de crédits. Et pour cause, les banques algériennes ou étrangères installées en Algérie n’ont été destinataires d’aucune instruction de la Banque Algérie pour leur demander de “balck-lister” ces opérateurs. Il leur suffit donc de louer un autre registre de commerce ou de recourir à un autre prête-noms. La mafia algérienne de l’import bénéficie donc d’une totale impunité.

Voici la liste complète de ces importateurs ayant escroqué notre pays :

importateurs véreux

Sans titre1

importateurs véreux