L’Algérie parmi les 36 pays du monde les moins propices aux affaires

Redaction

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Comme chaque année depuis 2003, la Banque Mondiale a publié début octobre un rapport sur la facilité de faire des affaires dans le monde. Intitulé « Doing business 2014 : Comprendre les règlements pour les petites et moyennes entreprises », ce rapport étudie la réglementation s’appliquant aux entreprises locales dans 189 économies et classe les économies selon 10 domaines de la réglementation des affaires. L’Algérie, classée 153e, est à la traîne dans bon nombre de secteurs.

Classée 153e sur 189, l’Algérie perd deux places par rapport au classement 2013. Loin derrière ses voisins tunisien (51) et marocain (87), notre pays se place également à la queue du classement des pays de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (17e sur 20). Notre pays se retrouve ainsi parmi les 36 économies les moins performantes dans le monde.

Cette position dans le classement général comme dans le classement régional témoigne de la complexité du monde des affaires en Algérie. Grâce au grand nombre de données qu’il compile, le rapport de la Banque Mondiale permet d’établir un diagnostic et d’identifier les faiblesses majeures de l’Algérie.

Il faut tout d’abord noter que l’Algérie ne s’est pas encore engagée sur la voie du développement des affaires. C’est ce que nous indique en premier lieu le recul de l’Algérie dans le classement général, de la 151e place en 2013 à la 153e en 2014.

De plus, si l’on regarde la distance à la frontière, c’est-à-dire la distance moyenne qui sépare l’Algérie, à une date donnée, des meilleures performances réalisées par les autres économies (la mesure est normalisée, comprise entre 0 et 100, 100 représentant la frontière), on constate que celle-ci n’a pas été réduite de manière significative au cours des dernières années. Ainsi, entre 2007 et 2014, la distance à la frontière est passée de 47,43% à 51,96%. L’augmentation n’est que très légère (seulement 4,53 points en 8 ans).

Si l’on peut affirmer que l’Algérie ne s’est pas encore engagée sur la voie du développement des affaires, c’est également parce que le pays n’a initié que très peu de réformes réglementaires améliorant l’environnement des affaires. Aucune réforme de ce type n’a été mise en œuvre sur la période 2012/2013 (période couverte par le rapport Doing Business 2014). La dernière réforme en date a été adoptée en 2011, et consistait en une amélioration de l’accès à l’information sur le crédit. Dans le monde, 238 réformes réglementaires ont été mises en place sur la période 2012/2013.

Le rapport de la Banque Mondiale permet par ailleurs d’identifier les domaines sur lesquels l’Algérie doit concentrer ses efforts pour faciliter le développement des affaires sur son territoire. La Banque Mondiale étudie dix secteurs qui influencent le fonctionnement du monde des affaires.

En termes de classement par domaine, l’Algérie est particulièrement mal classée pour le transfert de propriété (176e), le paiement des impôts (174e) et la création d’entreprise (164e). Si l’on prend la distance à la frontière, l’Algérie est en retard par rapport aux meilleures économies du monde dans les domaines du paiement des impôts (38,07%), de l’obtention de prêt (43,75%), et du règlement de l’insolvabilité (44,12%).

Par ailleurs, le rapport Doing Business 2014 souligne le caractère très procédurier de l’Algérie. Dans beaucoup de domaines, les procédures à suivre obligatoirement en Algérie sont plus nombreuses que pour la région Moyen-Orient/Afrique du Nord et pour les pays de l’OCDE. C’est le cas notamment pour la création d’entreprise, l’octroi de permis de construire et le transfert de propriété.


Suivre la procédure, c’est aussi se plier à des délais incompressibles. Or, en Algérie, ces délais sont en général plus longs que les moyennes régionale et européenne. On le constate en particulier dans les domaines de la création d’entreprise, de l’octroi de permis de construire, de raccordement à l’électricité, de transfert de propriété, et du paiement des impôts.



En Algérie, la majorité des indicateurs du rapport de la Banque Mondiale sont donc au rouge. Et tant que les causes structurelles du non-développement des affaires dans le pays ne seront pas étudiées par le gouvernement, les promesses répétées ne changeront rien à cette situation.

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