Finances/Malgré la crise, les dépenses de l’Etat algérien ont augmenté de plus de 66 % !

Redaction

La situation financière du pays est en danger. Alors que le discours officiel s’oriente vers l’austérité, les chiffres fournis par le ministère des Finances disent le contraire. Ainsi, selon les statistiques fournies par le ministère des Finances, le déficit du Trésor s’est creusé durant les deux premiers mois de l’année 2016 pour atteindre près de 1.404 milliards de dinars (mds DA)  à fin février 2016 (contre près de 413 mds DA à fin février 2015), soit une  hausse de près de 240%.

Quant à la fiscalité pétrolière recouvrée en janvier et février 2016,  elle s’est établie à 321,67 mds DA contre 405,7 mds DA durant la même période de 2015 (-20,7%), selon les données provisoires du ministère. Concernant les ressources ordinaires du Trésor, elles ont reculé à 391,91 mds DA à fin février 2016 (contre 488,73 mds DA à fin février 2015). Les recettes budgétaires effectivement recouvrées (pétrolières et ordinaires) ont baissé à 713,6 mds DA contre 894,43 mds DA sur les deux périodes  de comparaison (-20,2%), sachant que la LFC 2016 table sur des recettes de 4.747,43, annonce la même source.

A contrario, les dépenses budgétaires ont augmenté en passant à près de 2.040 mds DA sur les 2 premiers mois 2016, contre 1.222,6 mds DA sur la même  période 2015, soit une hausse de 66,85% (la LF 2016 prévoit des dépenses globales de 7.984,1 mds DA sur l’année en cours).

Dans le détail, les dépenses de fonctionnement ont grimpé à 1.256,5 mds DA contre 937,64 mds DA (+34%), alors que celles d’équipement sont montées à 783,5 mds DA contre 284,96 mds DA (+175%). Ce qui a donné un solde budgétaire déficitaire de 1.326,36 mds DA sur les 2 premiers mois contre 328,17 mds DA à la même période de 2015 (+304,2%).

Cette tendance va forcément se poursuivre et le Fonds de régulation des recettes va être épuisé d’ici le mois de juin prochain. Les recettes, elles, vont continuer à baisser puisque les prévisions les plus optimistes ne prévoient pas un prix du baril de pétrole à plus de 60 dollars. Or, l’équilibre du budget de l’Etat nécessite un prix de baril à au moins 110 dollars le baril.

Essaid Wakli