Pour entrer dans une « société du 21ème siècle », le professeur Chamseddine Chitour, enseignant à l’Ecole nationale polytechnique d’Alger, a sa recette. Invité ce dimanche par la Radio nationale, le responsable du laboratoire des énergies fossiles au sein de la prestigieuse école d’El-Harrach explique que le règlement des problèmes qui se posent au pays « doit être la question de tous ». Il appelle à un élan impliquant l’ensemble des Algériens, «qui doivent tous se sentir concernés », la jeunesse en particulier, à laquelle, dit-il, il faut expliquer les enjeux «du vivre ensemble».
Spécialiste des énergies renouvelables, Chemseddine Chitour appelle les autorités à économiser l’énergie en multipliant les transports en commun. Il chiffre les pertes dans les embouteillages à pas moins de « 500 000 dollars par jour ». « Beaucoup d’Algériens prennent, seuls, leur voiture le matin. Le covoiturage n’existe pas dans ce pays », dit-il. Alger compte 2 millions de véhicules dont un quart est en circulation permanente, « une heure d’embouteillage entraîne une perte en carburant d’une valeur de 500.000 dollars, ceci faute de n’avoir pas développé les transports en commun », insiste-il.
Toujours dans le chapitre des gaspillages, Chemseddine Chitour donne l’exemple de l’eau. Selon lui, la-non fermeture d’un robinet occasionne la perte de 40.000 litres d’eau/jour. «Nous consommons, ajoute-t-il, 1,5 millions de tonnes de plastique chaque année qui demandent à être recyclés ». Il élargit son argumentaire aux ressources humaines. « Nous avons, s’insurge-t-il, un gisement de connaissances et de savoir qui peut encore donner, mais a été admis à la retraite ou marginalisé ». Pointant du doigt ce phénomène, il considère qu’il est urgent d’y mettre un terme, sinon, prévient-il, « dans trois années nous seront à sec ».
Essaïd Wakli