La généralisation du paiement par carte électronique enregistre un retard aussi flagrant qu’incompréhensible. Devant intervenir en 2007, elle ne cesse d’être reportée. Huit ans après la date initialement annoncée, la concrétisation de ce projet ne semble vraisemblablement pas pour demain.
Et pour cause, ce nouveau mode de paiement se limite actuellement dans notre pays à « l’installation, à ce jour, de 2980 terminaux de paiement électroniques (TPE) dont une centaine seulement est fonctionnelle et génère des transactions » et à « la distribution de 1,4 million de cartes de paiement dont seulement 25% sont actives en retrait et en paiement, qui ont généré 19.000 transactions en 2015 ». C’est ce qu’a affirmé, en effet, M. Mouatassem Boudiaf, DG du Groupement d’intérêt économique (GIE) Monétique, organe créé par les Banques pour assurer la diffusion, la promotion et la normalisation du système monétique, lors de son intervention, ce dimanche, sur les ondes de la Radio nationale.
L’intervenant a, en outre, annoncé que l’amorce de ce processus sera effectuée à partir de l’année prochaine. L’intervenant reconnaît ainsi qu' »on a perdu beaucoup de temps ». Tout en soulignant la nécessité de « rattraper le retard », M. Boudiaf nuance son propos en disant qu’ « on ne fera pas dans la précipitation ».
Cela sous entend, bien évidemment, que les conditions nécessaire à la généralisation de la monnaie électronique ne sont pas encore toutes réunies. Le DG du GIE Monétique fait ainsi savoir que notre pays ne dispose pas encore d’une plateforme monétique interbancaire à même de permettre « la diversification des produits de paiement électronique ». L’invité de la Chaîne III a toutefois souligné que la modernisation de ladite plateforme « en matière de fonctionnalités et de volumétrie » est en cours.
L’autre embûche sur laquelle bute le projet de généralisation de la carte de paiement électronique est d’ordre juridique. A ce sujet, M. Boudiaf a indiqué que l’organe qu’il dirige est en train de « ficeler l’encadrement réglementaire qui permettra de doter les entités économiques, donc les personnes morales, d’un instrument de paiement électronique ». Lequel instrument est réservé actuellement aux seules personnes physiques.