British Petroleum n’accorde pas sa confiance facilement apparemment. Plusieurs mois après l’attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine, le groupe britannique attend un changement de la part des autorités algériennes. Sécurité, investissement et organisation sont à revoir et vite d’après BP qui n’aurait pas hésité à retarder ses projets en Algérie.
Pas de garanties sécuritaires, pas de projets de développement de sites gazier. C’est en somme l’accord tacite de BP avec l’Algérie. Le groupe britannique attend plus d’efforts de la part de l’Algérie, et d’autant plus après le drame qui a lieu en début d’année avec la prise d’otages du complexe de Tiguentourine géré par BP et Sonatrach. Pour l’heure BP, d’après une source proche du groupe, estime que les autorités algériennes «n’ont toujours pas fait suffisamment en matière de sécurité » et leur demande des le « rassurer », rapporte l’agence de presse Reuters. La faille sécuritaire avait été décisive dans l’attaque de In Aménas, dans laquelle 4 employés de BP ont été tués.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, BP est insistant car il souligne que de l’argent a été investi par les compagnies pétrolières pour renforcer la protection des sites. Mais où est cet argent ? Plusieurs mois n’auront pas suffi à l’Algérie à s’en servir à bon escient, d’après le groupe pétrolier. Ces entreprises ont « besoin d’une nouvelle assurance que leurs investissements en Algérie en valent la peine et cela demande un changement dans « la pensée algérienne » a expliqué une source proche de BP qui a clairement insisté sur le fait qu’elles sont courtisées par d’autres pays avec des conditions plus « avantageuses » qu’en Algérie. Par conditions avantageuses, les compagnies pétrolières feraient référence également à la législation algérienne qui pourrait devenir plus souple avec les investisseurs étrangers. La réforme sur de la loi sur les hydrocarbures pourrait aller plus loin d’après ces compagnies, qui ont été déçu des évolutions de cette loi.
Remise en question de leur présence ?
« De bon progrès ont été faits pour nos projets de 2014 même si le calendrier de réalisation des projets à In Amenas et In Salah est en cours de réévaluation à la suite de l’incident tragique de janvier à In Amenas » a expliqué le directeur général de BP Robert Dudley. Ainsi pour signifier son mécontentement BP n’aurait pas hésité à ralentir deux projets gaziers en Algérie en attendant un geste, a expliqué une source anonyme citée par Reuters, pour qui «c’est essentiellement la situation sécuritaire qui affecte les projets existants». Étonnant, lorsque l’on sait que l’entreprise avait promis qu’elle maintiendrait sa présence sur le territoire national en dépit des événements tragiques, alors que d’autres entreprises étrangères préféraient plier bagages. Désormais le groupe pétrolier n’hésite pas à faire pression sur l’Algérie, sans doute plus pour des raisons d’investissement que de sécurité.