L’affaire du carburant pollué est apparemment beaucoup plus complexe et grave qu’elle n’en parait. En effet, après sa détection à l’Ouest du pays, voila que les services de la police judiciaire ont ouvert une enquête à propos de la présence d’essence mélangée à de l’eau au niveau de certaines stations. Celui-ci a été distribué vendredi dernier, selon une information parue dans le quotidien arabophone «Echourouk».
Les investigations ont commencé suite aux plaintes déposées par plusieurs automobilistes qui font état de pannes brusques après s’être approvisionnés en carburant. Le journal affirme que ce mélange a été fait au niveau de l’unité de stockage de Caroubier à Alger, plus précisément au niveau du «BAG» numéro 18 qui est d’une capacité de 4 millions de litres cube. Et plusieurs stations d’essences ont reçu des livraisons de ce stock. Des cadres de l’entreprise de distribution de carburant, Naftal, auquel appartient bien évidemment cette unité de stockage, ont affirmé à l’auteur de l’article que ce mélange était fait sciemment dans l’objectif de «combler» les quantités de carburants volées. Il semblerait donc qu’il y ait des complicités à un niveau très élevé de cette entreprise pour ce qui est de la contrebande de carburant.
Il est utile de rappeler que le tribunal de Sidi M’hamed à Alger devait examiner mercredi dernier l’affaire de 24 accusés, dont des responsables à Naftal, impliqués dans l’affaire de détournement de carburant de la station du Caroubier. Finalement, le procès a été reporté au 2 octobre prochain. Cette affaire remonte à l’année dernière lorsque les services de sécurité ont reçus des informations selon lesquelles des camions citernes quittaient cette station de nuit. Il s’est avéré par la suite que ce carburant alimentait la contrebande. Finalement le trafic de carburant ne s’arrête pas à un «halaba» qui rempli le réservoir de son véhicule et le revend. Il y a, dans ce créneau là, de plus gros «poissons».
Elyas Nour