Peut-on aujourd’hui parler de cybercriminalité en Algérie ? De plus en plus de séminaires sont organisés périodiquement, autour de cette question, et beaucoup de spécialistes, locaux et étrangers, y prennent part. Certains profitent de l’occasion qui se présente à eux pour dire combien l’Algérie est en retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays africains ou arabes, pourtant beaucoup moins nantis.
La problématique de la cybercriminalité a été discutée ce lundi au cours d’un symposium international sur la cybercriminalité, organisé ce lundi par le World Trade Center Algérie. Younes Grar, un expert en sécurité informatique, a estimé, dans des propos rapportés par l’APS, que le risque des cyber-attaques en Algérie était «minime», car les services électroniques (e-commerce, e-santé et e-administration) sont encore quasiment inexistants. «Nos entreprises ne sont pas encore orientées vers les transactions et autres services électroniques, mais ceci ne doit pas nous empêcher de se doter d’outils pour se protéger contre la cybercriminalité, une fois ces technologies introduites, car il s’agit d’un phénomène inévitable», a indiqué l’expert en sécurité informatique.
Néanmoins, vu l’état actuel du développement des services en ligne, il est illusoire de parler de cybercriminalité en Algérie. Les «pires» attaques virtuellement vécues par des institutions et des entreprises algériennes, n’ont été que des «piratages» de leur site Internet (quand ils existent), mais tout cela sans incidence sur leur fonctionnement puisque ces sites ne sont utilisés que pour la présentation. Il est sans rappeler que pour les spécialistes, le lancement de la 3G, par exemple, serait profitable pour l’économie nationale dans la mesure où cela va encourager les services électroniques. Mais d’ici là, on continuera à «philosopher» autour de la cybercriminalité, alors que l’apport de l’Internet à l’économie nationale est quasiment nul.
Elyas Nour