Les travaux de la Grande mosquée d’Alger ne semblent pas aller de bon train. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune a fustigé samedi dernier le retard accusé dans les travaux de ce chantier dont la réception était initialement prévue pour 2015.
La Grande Mosquée d’Alger ne verra finalement pas le jour en septembre 2015, en raison des retards actuels accusés dans l’avancement des travaux. Un autre délai vient d’être avancé par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune : le premier semestre de l’année 2016. Ainsi, initialement prévue le premier trimestre 2015, la réception du projet de la Grande mosquée d’Alger connaîtra 18 mois de retard. C’est lors d’une visite d’inspection au chantier, en compagnie du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh que le ministre a exprimé son regret de voir un projet d’une telle envergure prendre tout ce temps pour des raisons quelquefois « inacceptables ».
Cette fois, le ministre désigne les responsables de ce retard. Il s’agit entre autres de l’entreprise chinoise China State Construction Engineering Cooperation Ltd (CSCEC), et le bureau d’études allemand Krebs und Kiefer.
Dans ce sens, M. Tebboune a déclaré comprendre les retards de nature technique, mais « refuse catégoriquement les raisons inhérentes au bureau d’études allemand, au maître d’œuvre chinois et à l’entreprise en charge de la gestion de ce projet ».
Si en juin 2013, Mohamed Aïssa, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, avait relevé, pour justifier le retard accusé dans l’avancement des travaux de la Grande mosquée, « la mauvaise coordination entre les composantes humaines en charge du projet », pour M. Tebboune, les raisons ne sont autres que « les vides que comportaient les accords conclus au lancement du projet ainsi que le décès de l’ancien directeur de l’entreprise chargée de la gestion de la Grande mosquée d’Alger ».
Pour le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, il existe d’autres motifs ayant ralenti la cadence des travaux ». Il cite entre autres la responsabilité de la société chinoise « maître d’œuvre » qui devait, selon les termes du contrat, employer 3 000 ouvriers et qui n’en emploie que 1 500 ainsi que le non-respect du travail posté (3X8) précisant que les horaires effectifs du travail sur ce chantier ne dépassaient pas 8 à 9 heures par jour.
Le ministre a également cité «Nous allons faire ce qu’il faut pour rattraper le retard. Il y a certains obstacles à franchir, surtout celui du manque de coordination entre le bureau d’études chargé de la conception et l’entreprise de réalisation.» Pour rattraper le retard du projet qui devait être remis au plus tard en début 2016, le ministre, n’a pas manqué de signaler que son département prendra les mesures nécessaires pour rattraper le retard accusé et d’atteindre le taux d’avancement des travaux préalablement défini.
Il est à rappeler enfin que ce projet coûtera à l’Algérie pas moins de 1,5 milliard de dollars. Un chiffre qui a donné le tournis à de nombreux algériens qui ont contesté ce projet jugé « très onéreux » et « inutile pour l’Algérie » car le pays accuse encore de nombreuses déficiences en terme d’infrastructures de santé et d’éducation.