Comme chaque année, le débat autour de la hausse des prix des produits alimentaires durant le mois de Ramadhan refait surface. Et comme à chaque fois différents acteurs du secteur commercial multiplient les appels «au bon sens et à la raison» en direction des commerçants de tous bords pour que les prix ne s’envolent pas.
C’est dans cet esprit que l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a demandé à ses adhérents, commerçants bien sûr, d’«œuvrer à réunir les meilleures conditions d’hygiène et de sécurité et à assurer la disponibilité des produits alimentaires à des prix à la portée de toutes les franges de la société». Ce syndicat lance des appels similaires, à la veille de chaque ramadhan, tout comme il le fait à la veille des deux Aïds. Notamment pour que les boulangeries ne ferment pas durant ces fêtes, mais cela reste apparemment vain.
Personne jusque là ne s’est posé la question du poids réel de l’UGCAA sur le terrain, bien que cette organisation soit assez médiatisée. Les prix des produits alimentaires et agricoles ont certes connu une certaine baisse ces dernières semaines, c’est par exemple le cas de la pomme de terre, vendue à 25 dinars en moyenne. Mais ces derniers jours, avec l’approche du mois de ramadhan, le marché commence à connaître de nouveau un certain emballement. Cédé à 200 dinars le kilogramme, il y a deux à trois semaines seulement, le prix du poulet s’est accru ces dernières 48 heures.
Il est clair qu’au fur et à mesure que ramadhan approchera, les prix s’envoleront. Et ni les autorités, encore moins l’UGCAA, n’y peuvent grand-chose. Comme chaque année, le consommateur sera livré, seul, au diktat des commerçants qui profiteront de cette période pour se faire une plus-value supplémentaire, et chacun risque de rejeter la responsabilité sur l’autre.
Elyas Nour